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Eugenio De SIGNORIBUS / ISTMI E CHIUSE / ISTHMES & ÉCLUSES

Publié le 31 juillet 2025 par Angèle Paoli

<< Poésie d'un jour

Eugenio De Signoribus, ISTMI E CHIUSE 
Poèmes choisis par Jean-Charles Vegliante
Traduction de Thierry Gillyboeuf
Éditions REHAUTS

Cinemas

 " dans un film " 

Photo : G.AdC 

(la cura)

il luogo sanatore sta in un film
in cui la sola assistente sorride
e l’avventore invece sulla cima
se vi accede subito si pente…

chiunque in quella scena avanzi
malgrado l’alta lena delle nuvole
vede occhi puntare verso l’uscio
e chiedersi il portone sulla china…

« Chiavari d’Engadine » (p.83)


               (le remède)

le lieu curatif se trouve dans un film
dans lequel l’unique assistant sourit
alors que le client en haut
s’en repent sitôt qu’il y accède …

quiconque s’avance dans cette scène
malgré l’ardeur des hauts nuages
voit des yeux pointer vers l’entrée
et la porte se refermer sur la descente…


                          ***

(vedute)

alzi lo sguardo oltre il quieto Adriatico
e ti investe a centrocampo il camion
che si riempie d’umani sacchi umani
tirati sull’asfalto e sopra i sassi
le facce come palle rimvalzanti
spicciàti senza incanti dai monatti...

                 

                    (vues)

tu regardes par-delà le calme Adriatique
et le camion te frappe au milieu du terrain
qui se remplit de sacs humains hissés
tirés sur l’asphalte et sur les pierres
les têtes comme des balles rebondissantes
emportés sans enchantements par les monatti*

*Un monatto était une sorte d’employé municipal chargé de transporter dans les lazarets, en période d’épidémie de peste, les malades et les cadavres. Alessandro Manzoni, dans son célèbre roman Les Fiancés (I promessi sposi), en parle abondamment au sujet de la peste de 1630.

                   (arietta)


chi versà qui ripara
nel punto più tortuoso e stretto

vede il lampo insieme alla lampara
e ascolta il grido dell’uno e l’altro ghetto

(p.139)

                 (ariette)

celui qui se réfugie ici
dans l’endroit le plus tortueux et le plus étroit

voit en même temps la foudre et le fanal
et entend le cri de l’un et l’autre ghetto(s) [sic]


Eugenio De Signoribus, ISTMI E CHIUSE, Marsilio, Venise 1996 / Clameurs d’Engadine », « Poussières », « Englouties » in ISTHMES ET ÉCLUSES, Traduit de l’italien par Thierry Gillyboeuf, Éditions Rehauts 2024, pp.71,83,107.

JEAN-CHARLES  VEGLIANTE

Jean-Charles Vegliante

Source
■ Jean-Charles Vegliante
sur Terres de femmes ▼


Fragments de la chasse au trésor, Tarabuste éditeur, 2021
→ Celle qui dort... (extrait des Oublies)
→ [Au fond de moi est un animal sauvage] (extrait d’Où nul ne veut se tenir)
→ [La lente] [L’étourdie] [L’Africaine]
→ Fenêtre (extrait de Trois cahiers avec une chanson)
→ Où nul ne veut se tenir (lecture de Joëlle Gardes)
■ Voir aussi ▼
→ (sur Recours au Poèmeune notice bio-bibliographique sur Jean-Charles Vegliante (+ 6 poèmes choisis)
https://poezibao.typepad.com/poezibao/2015/09/anthologie-permanente-eugenio-de-signoribus.html

→ le site Les Carnets d’Eucharis

→Jean-Charles Vegliante, De Signoribus, Leopardi, mélancolie et résistance 








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