« Assommons les pauvres !»(Baudelaire, Petits poèmes en prose)Votre fin de non-recevoirl’afflige un peu, c’est vrai,mais rien au fond ne vous obligenon plus qu’Allah d’ailleursdevant tout le malheuroffert par le ciel en partageavec ce qu’on dit le bonheurnul ne reçoit gorge serrée -ou menacée de coutelasle Don juste gracieux…Recevoir ne rapporte rien,c’est si vrai que l’avarevous dit qu’il préfère ne pasavoir à vous devoir,et le riche flairant la trichese terre lui aussi dans sa niche ;mais loin d’être sans voix,impitoyable et généreuxvous vous tenez au don -vous donneriez les yeux ferméssans peur d’être déçu…Baudelaire assomme un mendiantcomme on réveille un mort :le mendiant réveillé le mordalors lascars en foirecelui qui donne conjurantles fautes de la maldonneet l’autre qui reçoitles coups le délivrant du sorts’en vont boire de concert -« Enivrez-vous ! », dit Baudelaire…