En effet, comme le Verbe de Dieu a jugé bon qu'apparaisse dans la chair, à
sa créature, la lumière véritable, pour allumer au milieu de nous, dans son
incommensurable philanthropie, la lumière de la science sainte, mais que la
sagesse de ce monde n'a pas saisi le dessein de Dieu, c'est-à-dire ne l'a pas
connu (car les pensées de la chair sont hostiles à Dieu (Rom 8, 7),
pour cette raison le «théologien» a eu recours cette expression, et après
quelques versets intermédiaires, l'Apôtre divin ajoute : Il était la
lumière véritable qui illumine tout homme venant dans le monde voulant
dire par là : il montre la route et donne la vie ; Il était dans le monde,
et par Lui le monde fut, et le monde ne l'a pas connu ; Il est venu chez les
siens, et les siens ne l'ont pas accueilli. Mais tous ceux qui L'ont reçu, Il a
donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom
(Jn 1, 9-12). Paul, dans sa très grande sagesse, interprète le ils ne l'ont
pas saisi : Non que j'aie déjà atteint le but ou que je sois déjà
parvenu à la perfection, mais je poursuis ma course, pour tâcher de le saisir,
puisque j'ai été moi-même saisi par le Christ (Phil 3,12). Ainsi,
l'évangéliste ne veut pas dire que Satan n'a pas saisi la lumière véritable,
car, dès l'origine, il lui est étranger, puisqu'elle ne brille pas en lui, mais
il signifie bien plutôt les hommes qui entendent parler des prodiges et des
merveilles accomplis par le Fils de Dieu et refusent, à cause des ténèbres de
leur cœur de s'approcher de la lumière de la science qui se trouve en Lui, ce
sont ceux-là qu'il blâme à juste titre.
Saint Diadoque de Photicé : Les propos
ascétiques. Cent chapitres.