Notre Président, en son crépusculaire deuxième quinquennat, n’en finit pas de fuir à l’étranger pour espérer échapper au jugement de l’Histoire.
Varennes ne lui suffit plus : il lui faut Luxembourg, New York ou… Sarrebruck, en Allemagne. Emmanuel Macron s’y trouvait vendredi 3 octobre, devant plusieurs dirigeants européens, et ce qu’il a dit avait des accents franchement inquiétants pour les régimes démocratiques.
D’abord, un peu de bon sens, pour faire passer la pilule : « Nous avons eu l’immense naïveté de confier notre espace démocratique à des réseaux sociaux qui sont à la main soit de grands entrepreneurs américains, soit de grandes sociétés chinoises dont les intérêts ne sont pas du tout la survie ou le bon fonctionnement de notre démocratie. » C’est tout à fait vrai. On pourrait, sur le plan de l’économie, dire la même chose des gens qui ont vendu Alstom aux Américains avant de le racheter, en moins bien et pour plus cher. Suivez mon regard…
Le chef de l’État a poursuivi son propos en dénonçant tout ce qui appartient en propre aux réseaux sociaux : dictature de l’émotion, « surréaction », « excitation cognitive ». C’est tout aussi vrai. Mais on pourrait, là encore, faire le même reproche à celui qui a réalisé une grotesque vidéo YouTube avec McFly et Carlito, à celui qui ne trouve rien de mieux à faire, en plein sommet européen, que de s’adresser aux collectionneurs de cartes japonaises, à celui qui aime les selfies, les photos (au point d’avoir avec lui, en permanence, sa photographe attitrée) et les coups de com’. Tant d’aveuglement serait presque touchant.
À ce sujet — Encore une vidéo de Macron : un Président ne devrait pas jouer à ça !
Police de la pensée
Devant de tristes conséquences (« troubles mentaux », « comportements alimentaires » à risque chez les adolescents), qui n’ont évidemment aucun rapport avec le Covid-19, la télé, la perte du lien social ou la « racaillisation » de la société, Emmanuel Macron entend que l’Europe prenne de courageuses mesures : interdiction des faux comptes, traçabilité des auteurs de contenu, protection de la jeunesse. Sinon, dans dix ans, prédit celui qui (paraît-il) se rêve en successeur de Madame von der Leyen, « nous serons un continent, comme beaucoup d’autres, de complotistes, d’extrêmes, de bruit et de fureur ». Ah ouais. Rien que ça.
Malheureusement, pour lutter contre les extrêmes et le « complotisme », en interdisant les faux comptes et en « traçant » les auteurs, on pressent déjà comment ça va se finir : la police de la pensée, aujourd’hui un peu moins omnipotente sur les réseaux sociaux qu’ailleurs, traquera les gens qui ne pensent pas comme tout le monde. On les fera rentrer dans le rang avec des amendes et de la prison. Pour sauver la démocratie, il faudra censurer les opposants. Ce sera 1984 avec la 5G.
Une fois ces mesures liberticides appelées à grand renfort de trémolos, l’acteur termine sur un éblouissant final : « Remettons la science et la connaissance au cœur. » Et il a conclu son propos en allemand, s’il vous plaît, avec une relative aisance qui évoque un peu celle de Bruno Le Maire (germaniste, comme on sait).
Pendant que le Président a soif de censure et de pensée unique, son pays, lui, celui qu’il est censé diriger, a soif d’un gouvernement. La fin du règne de Macron ressemble à celle de Ceaușescu, à ceci près qu’on ne lui souhaite pas la même triste fin.

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Boulevard Voltaire

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