Magazine Journal intime
Ses Vêtements sur le balcon
Publié le 07 septembre 2008 par Eric MccomberLa réception déserte, l'autre jour. Personne. Tout de suite je suis passé à la remise à vélo et j'ai monté la Gachucha dans ma chambre. Basta. On ne me la fait plus, à moi. Depuis, nous dormons ensemble ; elle sur sa nouvelle béquille double et moi dans le lit. Se doutait-elle dans son enfance qu'elle servirait de sèche-linge dans une chambre d'hôtel à deux balles ? Je n'en finis plus de la baptiser. Elle a eu de l'huile, de l'eau de canal, du sang, des larmes, de la pluie, du linge propre et moins propre, de la poussière, du sable, de la boue, des ronces, des herbes folles, des rosiers grimpants, des fleurs sauvages, de murs de pierres romaines et de béton armé, des chemins de terre, de gravier, de bitume, des troncs de platanes, de palmiers, de saules, de chênes… Elle est sortie de la crèche il y a moins d'un mois. Bienvenue dans la vie, petite. Ça promet. Ça promet. Je nous souhaite des horizons innombrables.© Éric McComber