Il avait dans le miroir de la salle de bain tout à fait l'air de ce qu'il était encore, un homme. Bien que ne se voyant qu'à l'envers, la satisfaction se lisait sur son visage comme les petites lignes d'un contrat assurance décès. Il glissait pour ainsi dire dans la vie comme une savonnette mousseuse sur le carrelage, lisse lisse si lisse que ses amis pensaient que pour lui il n'était nul besoin de se faire de souci. Il arriverait quoi qu'il advienne à ses congénères jusqu'à la concession que ses parents avaient acheté en un gracieux vol plané qui pourraient faire croire que les frais de transport et de mise en bière pourraient largement être renégociés. Il y songeait d'ailleurs, en se rasant.
Il enfila un caleçon, chercha dans le clair obscur de la chambre une pair de chaussette point trop rongée par la vanité d'être encore cette fois coordonnées couleur et propreté et se glissa dans son beau costume de volontaire. La vie c'était ça, un beau costume, une pair de chaussettes et un caleçon propres. Il n'y avait qu'à voir ce que disaient les journaux pour le savoir. Propre. La civilisation tenait à peu de choses et ceux qui n'arrivaient pas à rassembler ces quelques éléments pouvaient bien disparaitre de la circulation, cela ne le regardait pas.
Il prit son décaf léger qu'il agrémenta d'une goutte de lait léger et d'un demi sucre allégé, dehors