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Violence conjugale : quand dénoncer ne suffit pas!

Publié le 24 novembre 2025 par Hugo Bourque

Un jour, j’ai essayé de dénoncer un geste de violence conjugale… et ce même jour, le système m’a rappelé que, trop souvent encore, les femmes restent seules face à l’inacceptable.

À retenir

  • La violence faite aux femmes demeure un problème urgent et quotidien.
  • Même les témoins bien intentionnés se heurtent parfois au silence et à la peur des victimes.
  • On doit continuer de nommer, d’écouter et d’agir — même quand la fin n’est pas parfaite.

Est-ce de la violence conjugale?

Je me souviens de la fenêtre givrée, d’une nuit d’hiver tranquille. Dans le passé, j’avais déjà entendu, venant de l’appartement du dessous, des chicanes et des cris. Intenses, sans plus. Mais vers 4 heures du matin, les voix avaient ce ton qui fait dresser les poils sur le cagouette. Puis, un bruit sourd. Des pleurs. Des « ARRÊTE! » D’autres cris. D’autres pleurs. En deux secondes, on s’est demandé si on appelait la police, la décision a été prise et l’appel a été lancé. Devoir de citoyen oblige.

Violence conjugale 1

Violence conjugale… ou quelque chose qui y ressemble

Quelques minutes plus tard, le gars est sorti de l’appartement, visiblement en criss, et s’est poussé. La fille en pleurs, l’a suivi jusqu’au trottoir en l’implorant de rester. Un malheureux classique. Quand les policiers sont arrivés, je nous ai senti utiles, courageux. Je croyais naïvement que dénoncer suffisait. Mais quand on lui a demandé si elle voulait porter plainte, elle a doucement secoué la tête. Non. Pas aujourd’hui. Peut-être jamais.


Et dans ce petit geste, j’ai vu tout un système s’effondrer. Sans sa plainte, rien n’avançait. En moins de deux minutes, les policiers sont repartis. L’homme violent n’a pas été arrêté. La nuit est redevenue calme, mais rien n’était réglé. Le lendemain soir, en revenant à notre appartement, des œufs avaient été lancés sur notre fenêtre de salon…

Violence conjugale2

La violence du silence

Heureusement, aujourd’hui, les forces de l’ordre peuvent intervenir sans que les victimes portent plainte. Les femmes vivent encore trop souvent dans la peur, entourées d’un système qui demande du courage au moment même où elles en ont le moins. Pour elles, le silence n’est pas un choix : c’est une stratégie de survie. Et c’est à nous — témoins, proches, citoyens — de continuer de voir, de nommer, d’écouter.

Parce que même quand la dénonciation échoue, l’indignation, elle, ne doit jamais disparaître.

*** Si vous avez besoin d’aide, pour vous ou pour un proche : SOS violence conjugale, un service confidentiel et sécuritaire.

L’article Violence conjugale : quand dénoncer ne suffit pas! est apparu en premier sur Hugo Bourque - rédacteur, auteur & Madelinot.


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