Magazine Journal intime

[à voir] Happy-Go-Lucky, film britannique de Mike Leigh

Publié le 08 septembre 2008 par Tilly

A la caisse j'ai demandé " deux Be Happy s'il vous plait ". Même si vous allez voir le film en VO c'est le titre[à voir] Happy-Go-Lucky, film britannique de Mike Leigh français-en-anglais qui est sur l'affiche (très laide l'affiche) de ce conte cruel et réjouissant.

Je l'ai vu à La Pagode, tant qu'à faire, dans une belle salle, c'est pas plus cher. Comme chaque fois que je fais une note sur un film, c'est parce que le lendemain, l'histoire, les images sont encore en moi, et qu'en y repensant, je découvre après coup des émotions que je n'avais pas ressenties complètement à la projection. Notamment ce titre, le titre original, qui me fait comprendre aujourd'hui la scène un peu étrange et sombre dans laquelle la jeune femme va à la rencontre d'un SDF. Happy-Go-Lucky, c'est la contraction de la phrase " Get happy, go lucky ". Get happy, c'est plus fort que Be happy. Cela signifie qu'il faut se bouger pour être heureux, pour finir un jour par avoir de la chance, et pouvoir espérer réussir une partie de sa vie.

Poppy, elle bouge, c'est rien de le dire ! Jusqu'à se démettre une vertèbre à force de voleter énergiquement sur un trampoline le soir, après la classe de primaire dont elle est l'institutrice foutraque mais efficace. Mais le kiné est trop cool et tellement sexy, et le geste professionnel si rapide que c'est à peine si Poppy a le temps de changer son éternelle banane en grimace, la vertèbre est replacée. Et ainsi de suite, les leçons de conduite avec un moniteur coincé, sataniste obsédé, la visite de famille à la sœur mariée, très enceinte et très middle-class, qui tourne au psychodrame. Plus c'est glauque, et plus Poppy rigole. Rigole pour ne pas avoir peur de vieillir, de rester seule et pauvre. Alors, pour s'assurer de son petit bonheur quotidien, le mesurer quand elle en doute, Poppy l'empathique se confronte volontairement à des situations pires que la sienne comme celle du SDF, ou celle du petit garçon violent battu par son beau-père.

Pour ne rien gâter, l'interprétation est magnifique (par tous les acteurs du film), le rythme aussi trépidant que l'héroïne, et la BO délicieusement décalée. Ne vous fiez pas à la laideur de l'affiche de cet excellent film.

En rentrant du ciné en fin d'après-midi, comme souvent le dimanche, on passe directement du grand au petit écran. Après Poppy-qui-Rit, c'est Carla-qui-Sourit. Waou comme elle est belle, comme sa voix est douce, juste en pantalon et pull cachemire gris pour susurrer deux petites chansons (elle passe quand même un veston noir genre smoking pour la partie Première-Dame-de-France de l'interview). Pas grand-chose à voir avec la Poppy vibrionnante et un peu agaçante qui se déguise dans les friperies de Camden Lock. Mais peut-être que leurs philoso-vies ne sont pas très éloignées après tout. " Get happy, go lucky ". Alors il suffirait d'avoir l'air heureux pour l'être, de le dire pour nager dans le bonheur, d'avoir les yeux qui pétillent pour que la chance vous sourie ? Depuis le temps qu'on cherchait...


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