Le tout pour le tout

Publié le 08 septembre 2008 par Isabelle Debruys
Certains sont prêts à tout pour être publiés. A dépenser beaucoup d'argent, par exemple (ah, le fameux compte d'auteur...), ou bien à se montrer sur internet dans des poses avantageuses, peu habillées parfois mais c'est à cause de l'été aussi: on était tous à la plage.
Je n'ai cure des moyens employés, mais alors vraiment. La question que je me pose, plutôt, c'est pourquoi on souhaite être publié. Une fois qu'on y a répondu, en ne se ménageant pas s'entend, et qu'on a identifié une excellente raison - à ses propres yeux au moins - alors il faut essayer de trouver les meilleurs moyens de parvenir à ses fins. Je ne suis pas certaine que ceux mentionnés plus haut en fassent partie, mais c'est affaire toute personnelle.
Donc?
Donc j'ai décliné des contrats à compte d'auteur, malgré les efforts téléphoniques répétés d'un de ces éditeurs qui, sans que je ne lui demande rien (mes capacités commerciales sont nulles), a spontanément divisé par deux, devant mon refus, la somme qu'il me demandait initialement. Pourquoi diable me suis-je entêtée à dire non? Parce que je n'aime guère, comment dire... me faire avoir, en tous les cas, me faire avoir en toute conscience. Ces contrats - dont les détails étaient d'une précision chirurgicale dès lors qu'il s'agissait de définir le montant dû et les dates des versements, mais d'un flou des plus brûmeux lorsqu'étaient évoquées les obligations de l'autre partie - ces contrats, donc, m'ont grandement servi: j'ai travaillé d'autant plus et bien m'en a pris. Je n'en veux ainsi aucunement aux éditeurs qui m'ont contactée, ils ont un commerce à faire fructifier, et personne, que je sache, ne m'a posé d'arme sur la tempe pour que j'accepte leurs propositions. Peut-être, aussi, ne suis-je pas tombée sur les "bons", va savoir.
L'auteure désabusée dont j'ai vu le minois et le reste sur internet avait été publiée sans débourser un centime, sauf peut-être le montant des éventuels frais de participation au concours qu'elle avait gagné. Et ensuite? Rien, absolument rien: personne, mais alors personne, ne l'a contactée pour lui proposer d'éditer ses futures oeuvres. Très affectée par cette indifférence inexplicable, elle a essayé de montrer qu'elle avait, en plus d'une plume, un physique très photogénique, car elle venait de comprendre, trop brutalement, que savoir écrire ne suffit pas et qu'il faut savoir (se) vendre. Cette tentative m'a paru pathétique sur le coup et m'a saisie d'effroi (celui qui clôt mon dernier message, pour ceux qui cueillent ce billet-ci à la volée). Pathétique, peut-être, mais signe d'une certaine lucidité, au fond.
La publication ne fait pas arriver... je ne sais où, là où l'obsession de certains leur dessinent des lendemains qui chantonnent à tue-tête. Il faut dire, aussi, que c'est tellement difficile d'y parvenir qu'on se figure aisément qu'une fois là, on est bel et bien arrivé quelque part. Certes. Mais ce n'est pas la fin, c'est le début de quelque chose qui, de là où je suis postée, ne semble ni rose, ni lisse. C'est bête, à la fin, de vouloir quand même essayer d'y pointer son nez! Bête et pas bien compréhensible, mais j'en suis encore à clarifier le pourquoi.