Magazine Journal intime

propos ascétiques LXXXIII

Publié le 09 septembre 2008 par Moinillon

Diadoque Le cœur porte aussi de lui-même des pensées bonnes ou mauvaises : ce n'est pas par nature qu'il produit des pensées mauvaises ; mais par suite de la toute première tromperie, il garde comme une disposition habituelle le souvenir de ce qui n'est pas bien. Cependant, dans la plupart des cas, ces pensées mauvaises viennent de l'âpreté des démons. Mais nous avons le sentiment que toutes nos pensées sortent de notre cœur. 

C'est pourquoi certains ont été amenés à penser que le péché se trouve dans notre esprit en même temps que la grâce. Aussi, disent-ils, le Seigneur a dit que ce qui sort de la bouche vient de notre cœur et c'est cela qui souille l'homme. C'est du cœur que sortent les mauvaises pensées, adultères et le reste (Mt 15, 19).
Mais ils ignorent que notre esprit, étant doué d'une faculté de perception très subtile, revendique comme venant de lui des pensées suggérées par les esprits mauvais, par l'intermédiaire de la chair, étant donné que la complicité du corps accentue encore des tendances de l'âme, du fait de son union avec elle, dans une mesure que nous ignorons. Puisque la chair se plaît toujours exagérément à se laisser flatter par des séductions trompeuses, de ce fait, c'est du cœur aussi que semblent sortir les pensées semées dans l'âme par les démons. Cependant, elles ne deviennent réellement nôtres que lorsque nous consentons à nous y complaire. C'est là ce que le Seigneur condamne, comme le montre la parole de l'Ecriture Sainte évoquée plus haut. Si on se complaît dans les pensées inspirées par la malice de Satan et si on garde leur souvenir comme gravé dans le cœur, il est certain que ce dernier porte dès lors ces pensées comme des fruits venant de son propre fond.
Saint Diadoque de Photicé : Les propos ascétiques. Cent chapitres.


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