Le rat. Le rat, voyez vous, n'est pas rare dans la métaphore qu'en fait, pour ce qu'il affirme en savoir le chercheur dégoûté qui croit en avoir fait le tour en le conduisant à nous imiter dans le vil. Il est moins rare que le chercheur qu'une carrière de laboratoire mène aux honneurs, pour peu qu'il n'ait rien trouvé qui puisse nous sortir du merdier. Combien de poètes dégoutés mais conscients de n'être en rien du divin artifice, ont fait du rat l'exact porteur des maladies humaines ? Tous et surtout ceux qui savent bien que sur la terre la geste de l'homme est la pire qui puisse se raconter mais qu'elle fait vendre. Vendre ? Se dit le rat. Quel drôle de verbe ! Tiens, le rat sait ce qu'est un verbe. Découverte ! se dit le chercheur. Pas rentable ! Lui répond le commanditaire. concurence ! maugrée le poète. Et d'un coup de ramette de Velin 80 g il éclate la bête avant qu'elle n'ait rongé le talon du chèque.
Le rat ? Pourquoi parler du rat ? Parce que certains matins, à bout de désolation et relisant la une du quotidien, on se rêve en joueur de flute. Pas de ces pipoteurs qui nous font avaler des couleuvres en dodelinant du chef devant un panier d'osier d'où émerge l'écran bleuté de nos nuits hallucinées, non ! En digne joueur de flute que la solitude pousse parfois aux portes de la cité et que la nausée en un mouvement inverse rejette au delà des remparts électroniques.
A nos flutes amis ! Puisque le rat n'en peut plus de ronger la racine carrée de nos croix.