Chère toi,

Publié le 09 septembre 2008 par Cameron

L’ennui m ‘étouffe comme une vague. C’est vrai, c’est exactement de cela que je suis atteinte, d’une vague d’ennui irrésistible et violente qui gangrène chaque instant de mes pensées, qui étale son ombre sur chaque geste accompli quel qu’en soit l’objet ou le but. L’ennui me tue. Ce vieil ennemi de toujours n’oublie jamais de revenir me hanter. Je suis à la recherche désespérée d’une nouvelle arme contre son emprise, d’une nouvelle stratégie qui me permettra de sauvegarder un peu d’espace au cœur de la toile d’araignée qu’il tisse autour de moi. Mais quel parfum trouver aux choses lorsque le moindre soupir, la moindre inspiration, sont entachés d’ennui ?

Piètre excuse pourtant que ce petit mot de 5 lettres à un silence qui se prolonge. Piètre excuse à l’enfermement progressif qui menace une vie.

Il reste à établir la liste des armes dont je dispose, non pour le vaincre, cet ennui que j’ai chevillé au cœur, mais pour le repousser, le mettre en déroute peut-être sur l’espace de temps qui s’ouvre devant moi. Ou juste l’oublier un peu, et ressusciter l’enthousiasme. Car combien de fois peut-on intérieurement répéter « je m’ennuie », et poursuivre sa route ? Comment ignore-t-on le sentiment de totale vacuité qui noie… tout ?

Changer, encore. Changer toujours, voilà la seule issue qui m’obsède. Lâcher prise et reconstruire ailleurs, autrement, dans la nudité du nouveau, j’en suis là. A fuir. Pour ne plus m’ennuyer. Il m’arrive de penser que toute tragédie est une conquête sur l’ennui, une victoire de l’homme sur notre lot commun, notre legs immémorial : le rien.