Une vitrine du savoir faire
Publié le 09 septembre 2008 par Gilles Poirier
Lundi 8 Septembre 2008 : Quand on arrive à l’aéroport Charles De Gaulle d’un vol domestique et que l’on veut atteindre un vol international, on se retrouve dans des couloirs interminables longeant des murs glauques, parsemés de quelques fenêtres éparses donnant sur l’extérieur, et les vitrines des bureaux de l’aéroport ou plutôt leur stores fermés laissant deviner une partie de solitaire sur l’ordinateur derrière la fenêtre. Au beau milieu de tout ça, un poste de contrôle des passeports planté au beau milieu avec une queue pas possible car un seul guichet est ouvert et que le douanier semble faire du zèle. Puis de nouveau les couloirs avec des escaliers qui montent puis qui descendent, et finalement me voici arrivé au coté opposé de l’aéroport par rapport à là où je veux me rendre, à attendre un bus qui ne vient pas et m’entendre dire par un employé d’aéroport que je n’aurai pas du arriver là et qu’ici (l’aéroport Charles De Gaulle), il ne faut surtout pas suivre les panneaux mais son seul instinct et tant pis si on n’a pas le sens de l’orientation. Donc, ne voulant pas attendre un bus qui risque de ne jamais arriver et ainsi louper ma correspondance, me voici reparti en arrière cherchant la sortie que je finis par dégoter un peu par hasard, de nouveau contrôle des passeports, beaucoup plus rapide cette fois pour me retrouver au niveau des arrivées du terminal 2F que j’ai quitté au départ. Du 2F au 2B, je dois de nouveau prendre des couloirs un peu plus animés cette fois, passer au dessus de la gare TGV, puis traverser deux terminaux, couper à travers les queues de touristes japonais ou anglais qui bloquent le passage trop étroit en s’excusant et demandant de passer pour finalement atteindre à l’extrémité du terminal la queue pour le check-in pour le vol d’Hassi Messaoud. Sorti de l’auberge ? Pas si vite, l’informatique en a décidé autrement et tout le monde est obligé de se déplacer vers un autre bureau d’enregistrement des bagages situé dans la zone internationale, après le contrôle des passeports, et j’indique bien à l’hôtesse que mon bagage est en transit depuis Bordeaux et lui montre mon ticket de bagage afin qu’elle l’enregistre dans l’ordinateur (je suis vraiment chanceux, celui-ci fonctionne). Le coupon de check-in en main, je me rends un peu avant l’heure dite à la porte indiquée sur le billet, passe les contrôles de sécurité qui sont situés au niveau des portes et non pas avant d’entrer dans la zone internationale et là, j’attends que mon vol soit affiché en vain. Finalement un agent de l’aéroport vient nous chercher et nous informe que la porte a changée entre l’émission du coupon et maintenant, je dois donc re-vider mes poches, enlever ma ceinture et poser l’ordinateur sur un rack séparé afin de repasser les contrôles attenant à la nouvelle porte pour embarquer dans un bus, puis après pas mal d’attente du à un petit problème de radio entre employés de l’aéroport et de machine à café récalcitrante dans l’avion, dixit l’employée du tarmac, me voici enfin dans l’avion. Tout ca pour m’apercevoir une fois arrivé à Hassi Messaoud que le labyrinthe n’est pas que pour les passagers et a eu raison de mon bagage qui n’est jamais arrivé à destination, me laissant ainsi sans change ni affaire de toilettes ni chaussures et équipements de sécurité pour me rendre au travail! Peut être que les employés de l’aéroport chargés des bagages ont eux aussi suivis les panneaux plutôt que leur instinct ? Mais peut être que l’aéroport a été conçu comme une vitrine du savoir faire français et que l’on a voulu ainsi, en se perdant dans les couloirs et en égarant ses bagages, faire comprendre au reste du monde le fonctionnement de l’administration française. Le nom n’est pas anodin non plus car comment appeler ce MACHIN autrement que par le nom de l’auteur de cette expression si célèbre?