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Quand Edvige fait profil bas…

Publié le 10 septembre 2008 par Brunoh
Elle porte le prénom suranné de ces vieilles tantes de la bourgeoisie française : Edvige.
Elle est d’ailleurs la digne héritière d’une lignée de dénonciateurs et de collabo, comme seule la France a su en créer.
Edvige a pour objectif d’officialiser ce que les RG pratiquent depuis des décennies, à savoir le fichage généralisé.
Ou plus exactement le stockage d’informations liées à des personnes dites « sensibles ».
Ou risquant de le devenir.
La nuance est ténue.
C’est la raison pour laquelle Edvige prétend viser large.
Activistes politiques, personnalités, délinquants… 60 millions de français scannés et classifiés : le rêve de Big Brother, enfin devenu réalité.
Le respect de la vie privée et des libertés fondamentales, quelle importance ?
Après tout, si vous n’avez rien à vous reprocher, où est le problème ?
C’est vrai, quoi : lister les préférences sexuelles et religieuses des individus n’a jamais servi à des éliminations en masse, ça se saurait, on nous aurait prévenu.
Étrange tout de même, de constater que le cœur de la contestation concernant Edvige nous soit parvenu non de l’extrême gauche, mais de François Bayrou, peu connu pour avoir des penchants pro anarchistes.
Alors, on nous aurait menti ?
Il y avait bien un risque de flicage généralisé ?
Pourtant, l’extension de ces collectes de données aux mineurs à partir de 13 ans aurait tout de même dû en alerter plus d’un, non ?
Admettons que les socialistes étaient trop occupés à régler leurs comptes personnels à La Rochelle.
Et que, tonton Mitterrand ayant institué les écoutes téléphoniques comme pratique gouvernementale, ils n’aient pas osé donner leur opinion quant à l’amateurisme dont le petit Nicolas a fait preuve en la matière.
Parce qu’il existe, en effet, une méthode efficace et radicale.
Un fichier beaucoup plus détaillé qu’Edvige, dans lequel vous trouvez, pêle-mêle, préférences religieuses et politiques, orientation sexuelle, photos et vidéos des personnes, de leur famille et même de leurs amis. Sans oublier la possibilité de réaliser des tests comportementaux, permettant d’isoler certaines déviances, et de croiser ces informations, afin d’obtenir le portrait le plus détaillé possible d’un individu.
Cerise sur le gâteau : le système est transparent, accessible à tous et suscite l’adhésion volontaire, quand il ne génère pas un enthousiasme délirant.
Eh oui : avant sa naissance - finalement avortée - la vieille tante Edvige était depuis longtemps dépassée par son petit-fils, prénommé tout simplement… Facebook !
Inquiétant, non ?

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