Jeux olympiques 2018 : mauvais départ !

Michel Destot, le Maire de Grenoble a adoré les jeux olympiques de Pékin. Dans une interview au Dauphiné Libéré (28/08/08), il déclare « C’est quelque chose d’extraordinaire ! Ces jeux auront été hors normes alors qu’il y a vingt ans, la Chine était encore un pays émergent… C’est unique». S’ensuit un panégyrique de ces JO sans un mot sur la catastrophe environnementale qu’ils ont générée avec notamment l’assèchement d’une région entière. Et sur les « atteintes démocratiques ? » : Il estime que « la rencontre à quand même eu lieu avec le reste du monde ». Ah bon ?

Enfin, on aura compris que ce qui motive Michel Destot, c’est avant tous la candidature de Grenoble aux JO d’hiver de 2018. Pour l’instant, il s’agit avant tout d’une grande opération de communication. Pendant qu’on parle des JO, au moins on ne parle pas des problèmes des grenoblois… Mais, cette grande opération de com fortement soutenue par le MEDEF et la Chambre de commerce n’est hélas pas neutre sur le plan financier ni sur le plan environnemental.

Pourtant, Michel Destot avait promis que ces jeux de Grenoble seraient ceux du développement durable. … Ca commence hélas très mal ! On frise même l’absurde ! Parce que pour obtenir les JO, il faut « démontrer notre capacité à mobiliser et organiser ». Du coup la Ville a décidé d’organiser des étapes de la coupe du monde de ski de fond et de snowboard… A Grenoble en décembre prochain ! Mais, me direz vous, Grenoble n’est pas une station de ski et on n’est pas du tout sur qu’il y ait de la neige en décembre ? Pas grave, la Ville a prévu de déverser des 100aines de tonnes de neige artificielle dans le parc Mistral ! On fait quand même mieux en matière de développement durable non ? La terre se réchauffe au point que nous ne savons pas si nos conditions de vie seront tenables dans les décennies à venir. Les Alpes se réchauffent 2 fois plus vite que le reste de la France mais, manifestement cela ne semble pas perturber le plan de com de la Ville : l’essentiel est avant tout de mobiliser les grenoblois, de « susciter l’enthousiasme » comme le dit le dossier de com, quitte à donner une image qui va à l’exact inverse du principe de développement durable en laissant croire que l’on peut sans dommage transposer la montagne à la ville.

Il est désolant de constater que ce dossier des JO ne tient pas compte des modifications lourdes qui affectent notre environnement :

- Comment peut-on envisager de créer « un noyau nordique » dans le Vercors alors que la foulée blanche est régulièrement annulée faute de neige ? Y aura-t-il de la neige dans le Vercors en 2018 ?

- comment peut-on parler de développement durable quand le dossier JO prévoit  « l’accélération de la réalisation d’infrastructures » comme la rocade nord ou l’élargissement de l’A480 ?

- comment peut-on s’engager sur une opération de communication, uniquement pour candidater, d’un cout de 24 millions d’euros sur 3 ans quand on connaît les difficultés de vie au quotidien des grenoblois ?

Cette candidature de Grenoble à décidemment pris un mauvais départ !