Sept ans déjà depuis les infâmes attentas, et pourtant rien ne justifie la violence, non rien. Il m’a fallu sept ans pour arriver à essayer d’en parler publiquement, c'est-à-dire en faire part dans un lieu accessible à d’autres yeux. Le 11 septembre 2001, j’étais en séminaire, le matin l’information est arrivée, a perturbé le déroulement normal de l’exposé en cours et une pause fut improvisée. Les tasses de café dans les mains autour de l’animateur, un français, et sans préalable le sujet est vite trouvé. Aux phrases de vendetta enfin accomplie, aux réactions passionnées, aux presque unanimes jubilations devant l’accomplissement de la volonté divine, je voyais les yeux de notre présentateur rougir, aux larmes nous dire « C’est le monde entier qui viens d’être attaqué aujourd’hui, pas seulement l’Amérique, vous n’avez aucune idée ce qu’est New York, c’est toute la planète avec ces multiples ethnies se comptant par centaines de millier et qui constituent la population de cette mégapole, indépendamment de la politique menée par les dirigeants de ce pays ». Personne sur le coup n’a compris, mais sept ans après et malgré l’agressivité continue de l’empire américain pour assoir son hégémonie et sa main mise absolue par le fer et le sang, je persiste à croire que rien ne justifie un tel acte.