Comme je te le disais hier, je suis à l’hôpital. Depuis lundi. Au début c’était juste pour me rebooster à coup de globules et puis chemin faisant ils ont découvert un truc pas net dans le dedans de moi-même et depuis ils m’abreuvent d’antibios, tu sais, ceux qui ne sont pas automatiques.
Alors autant la dernière fois que je m’étais retrouvée fièvreuse et dépourvue de globules, j’avais atterrie dans un service 3 étoiles NN, avec pléthore d’infirmières, 30 chaînes de télé, brioche au petit dej et tarte aux poire le dimanche, autant là il est clair que je suis chez les pauvres. Genre le service qui a zéro crédit.
Autour de moi tout n’est que désolation. Par exemple, il n’y pas de douche dans la salle de bain attenante à la chambre. Déjà en camping, la douche commune j’y allais en tongs, en essayant de toucher le moins possible les murs et le pommeau, alors à l’hosto, avec tous les malades qui viennent y coller leurs miasmes, même pas j’y pose un orteil (surtout que j’ai pas pris mes tongs).
Le jour il y a maxi 3 infirmières et 15 stagiaires. Je sais pas trop comment elles s’arrangent pour ne faire que 35h. Ou alors il y a des soeurs jumelles.
Les plateaux repas sont aussi pauvres. La serviette en papier du plateau du petit dej’ t’as intérêt à en prendre soin, c’est la seule de journée. Et l’entrée c’est que le midi. Sachant qu’avec le yaourt et le fruit congelé c’est la seule chose à peu près mangeable, le soir tu pleure. Heureusement, mon popa et ChériChéri se relai pour m’apporter de bons petits plats. Si, si, le poulet sauce aigre-douce et le royal cheese sont de bons petits plats.
Quand tu penses que même la TV elle marche pas… Heureusement, il y a quand même quelque chose d’extraordinaire chez les pauvres, c’est la vue depuis la chambre. Un petit toit de tuile, des arbres, le ciel… Je me croirai à la campagne.