Les feuilles et les aiguilles crissaient sous mes pas impatients. Je me frayais un chemin dans les fourrés piquants et les branches curieuses évitant les troncs agonisants. Il est vrai que ce paysage de nature profonde avait depuis longtemps effacé toute trace d’humanité. Je ressentis une certaine oppression caractérisée par un frisson désagréable le long de l’épine dorsale.
J’étais seul et hors de portée de voix. Quant aux options de communication, elles gisaient dans une crevasse que j’avais dû enjamber. Je voyais encore le téléphone mobile glisser de la poche qui le protégeait pour se fracasser sur une pierre et poursuivre sa descente en quelques morceaux.
L’inquiétude n’était apparue que maintenant, après 3 heures de marche.
Des insectes à trompe voletaient autour des gouttes de sueur qui perlaient de mon front.
Je les chassai du mieux possible.
Une centaine de pas plus tard, alors que la lueur que je suivais prenait une courbe descendante et s’amenuisait, je tombai enfin sur la source. Elle bourdonnait d’un trop plein d’énergie tandis que le paysage se gondolait et scintillait autour.
Non pas un coffre gorgé d’or mais une châtaigne.
L’arc-en-ciel diffusait son spectre coloré d’une simple châtaigne.
Personne n’allait me croire.
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