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propos ascétiques LXXXVII

Publié le 13 septembre 2008 par Moinillon

Diadoque La désolation éducative apporte à l'âme beaucoup de chagrin, d'humiliation et un désespoir mesuré, afin que la partie de l'âme qui aime la gloire et qui se laisse soulever par les passions parvienne à l'humilité comme il convient ; mais aussitôt, elle suscite dans le cœur la crainte de Dieu, les larmes de l'aveu et un grand attrait pour la beauté du silence. Par contre, la désolation qui provient de ce que Dieu se détourne de l'âme, laisse l'âme se remplir à la fois de désespoir, de doutes, de colère et d'orgueil. Il faut donc que nous connaissions l'expérience des deux désolations pour aller à Dieu, selon le mode adapté à chacune d'elles.

Dans le premier cas, nous devons présenter à Dieu notre action de grâce jointe à notre demande de pardon, parce qu'Il châtie le dérèglement de notre volonté, en suspendant ses consolations, afin de nous enseigner comme un bon père la différence entre la vertu et le vice. Dans l'autre cas, confessons sans nous lasser nos péchés, avec des larmes continuelles, une retraite plus grande, afin d'arriver ainsi par un surcroît de travaux à fléchir Dieu, pour l'amener à regarder nos cœurs comme auparavant. Cependant, il faut savoir que si Satan s'engage réellement dans le combat contre l'âme, je parle du cas de la désolation éducative, la grâce, comme je l'ai dit, se cache sans cesser malgré tout d'apporter en secret son secours à l'âme, pour faire apparaître aux ennemis de l'âme que la victoire ne relève que d'elle seule.
Saint Diadoque de Photicé : Les propos ascétiques. Cent chapitres.


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