Magazine Journal intime

propos ascétiques LXXXVIII

Publié le 14 septembre 2008 par Moinillon

Diadoque Lorsqu'en hiver quelqu'un se tient en plein air et se tourne tout à fait vers l'est, au début du jour, toute la partie antérieure de son corps est chauffée par le soleil, tandis que son dos reste entièrement privé de chaleur, parce que le soleil ne se situe pas au-dessus de sa tête. Il en va de même pour ceux en qui l'Esprit Saint commence à exercer son action : leur cœur ne se réchauffe que partiellement sous l'effet de la grâce sainte. De la vient que leur esprit commence à produire les fruits de pensées spirituelles, alors que les parties les plus visibles du cœur en restent encore à des pensées charnelles, parce que tous les membres du cœur ne sont pas encore éclairés, dans une perception profonde, par la lumière de la grâce sainte.

Faute d'avoir compris cela, certains ont pu penser que dans l'esprit des combattants se trouvent deux personnages comme des antagonistes. Ainsi, dans un même moment, il arrive à l'âme d'entretenir des pensées bonnes aussi bien que des mauvaises, de la même manière que l'homme, dans l'exemple évoqué plus haut, au même instant, frissonne et se réchauffe. Depuis que notre esprit a glissé vers la double connaissance (du bien et du mal), il est nécessaire qu'il produise, même sans le vouloir, au même moment, des pensées aussi bien mauvaises que bonnes, surtout pour ceux qui sont parvenus une certaine finesse de discernement.
Sans cesse, dès que l'esprit s'attache à quelque bonne pensée, se présente à lui en même temps le souvenir du mal, puisque, depuis la désobéissance d'Adam, la mémoire de l'homme se trouve divisée entre deux pensées contraires. Si donc nous commençons, avec un zèle fervent, à observer les commandements de Dieu, la grâce, en éclairant tous nos sens dans une perception profonde, brûle de son feu toutes nos pensées, en même temps qu'elle réjouit notre cœur dans la paix d'une amitié solidement établie, et nous amène à entretenir des pensées spirituelles et non plus charnelles. C'est continuellement le cas de ceux qui s'approchent de la perfection et gardent sans cesse dans leur cœur le souvenir du Seigneur Jésus.
Saint Diadoque de Photicé : Les propos ascétiques. Cent chapitres.


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