Magazine Journal intime

Le pain surprise

Publié le 15 septembre 2008 par Chondre

La première fois que j’y ai assisté, c’était en compagnie de Cécilou, Delphine, Nicolas et Snooze. Je m’étais bien habillé pour l’occasion. Il faisait un temps de chien et mon costume a vite été trempé. Nous avons tout d’abord fait un saut chez Moustic et embrassé Alexandre et Agathe. Nicolas était resté à part et avait organisé le buffet. Je me souviens encore de délicieux canapés, de pains surprise et autres petits fours. Il y avait même des bonbons bien chimiques pour les enfants. Muriel, la soeur de Mous, avait un peu trop bu. Médicaments et alcool faisaient décidément un bien mauvais mélange. Elle était toute guillerette à l’idée de nous présenter le nouveau fiancé qu’elle avait rencontré quelques jours plus tôt lors de son internement à la Maison Blanche. Les deux tourtereaux prévoyaient déjà de se marier en plein été, dans la grande maison bourgeoise de son oncle. Elle était radieuse de bonheur. Nous passions dans les rangs et proposions de remplir les verres vides. Muriel passait derrière nous et les vidait. Lors du retour sur paris, nous avons décidé sur un coup de tête de prendre un billet d’avion pour New York et d’y passer un week-end à faire les fous.

La seconde fois fut bien plus éprouvante et surtout moins rock n’roll. Les parents de Cécilou nous avaient donné rendez-vous en milieu d’après-midi en gare de Claye Souilly au nord de Paris. Il faisait très chaud. Vicky et Vincent étaient présents avant nous. Nous ne connaissions pas grand monde et sommes restés un peu à part. J’ai failli arriver en retard la troisième fois car je m’étais planté de station. Je suis arrivé juste à temps après m’être perdu dans une ville de banlieue que je ne connaissais pas. J’avais une nouvelle fois oublié mon portable. Il m’était donc impossible de demander à un ami de venir me chercher. Je suis également arrivé en retard la quatrième fois. Le point de rendez-vous était pourtant à Paris, mais je suis parti dans la mauvaise direction en sortant du métro. J’ai heureusement vite retrouvé Cécilou, Jean-Guimauve, Mimi Zonzon, Nicolas et Vicky.

Nous avons assisté aux funérailles de la grand-mère de Snooze cet après-midi. Elle avait choisi de se faire incinérer. Les parents de Snooze sont venus nous chercher avec Absinthe et Mathieu place de la nation afin de nous conduire au funérarium. L’ambiance était particulière car leur grand-mère était une véritable pétroleuse qui leur menait la vie dure. Une sorte de Tati Danielle qui passait beaucoup de temps à raconter des horreurs, hiérarchisait des petits-enfants et prenait un malin plaisir à ne pas respecter les traitements prescrits par ses différents spécialistes. Snooze commençait à perdre patience et ne souhaitait plus la voir.

Le pain surprise

Tadaaah. Saviez vous que l’assemblée générale de la fédération française de crémation s’est tenue en mai dernier à Lamoura, dans le Jura, que la thématique de l’année était l’environnement et que plus de 27% des morts de l’année 2007 avaient choisi de se faire incinérer ? Si la majorité des familles choisit de conserver les cendres, un faible pourcentage les disperse dans la nature. Mais attention. Si les cendres peuvent être dispersées en pleine nature, elles ne peuvent l’être sur les voies publiques.

Le pain surprise

Il y a toujours un je-ne-sais-quoi de comique dans un funérarium. Un sbire à la tête de mafieux accueille le plus souvent la famille et les proches. Une fausse fontaine se trouve près de l’entrée qui donne sur un jardin souvent hideux, jardin maculé de vilaines pierres portant des noms de défunts. Une musique d’ascenseur est diffusée en continu, sorte de sous saint Preux du pauvre censée accompagner la famille dans l’épreuve. La salle de recueil, interdite aux fumeurs, est sobre et contient quelques jolis tableaux représentant cascades et forêts. Un représentant du funérarium invite la joyeuse assemblée à se recueillir et à prononcer quelques mots pour la défunte. Personne ne bouge. Ambiance. Snooze et Absinthe étaient triste. Rien de plus normal. Même si les relations avec leur grand-mère étaient tendues comme un string, elle faisait partie de leurs vies. C’est toujours comme ça la mort, un grand jeu de chaises musicales qui fait un peu mal, surtout lorsqu’on ne s’y attend pas.

Et il n’y avait même pas de pain-surprise. Merde. :annoyed_tb:


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