Du changement en vue...ou pas!

Publié le 16 septembre 2008 par Dan

Maldives mais non, je suis là! Les sonnettes des patients m'extirpent de mes rêves et alors que je porte mon café à mes lèvres, je me brûle.7h45. J'ai 15 minutes d'avance. J'arrive dans l'office après m'être changé et je déguste mon café en regardant le sale temps par la seule fenêtre du service. Je songe. Je m'imagine à Bora-Bora ou aux
Je souffle sur mon café encore trop chaud tout en continuant de regarder par mon hublot. En face, je vois l'infirmerie du bâtiment voisin. J'essaie d'attirer le regard de ma collègue d'en face pour lui faire une belle grimace mais j'ai beau gesticuler, rien n'y fait. Elle semble absorbée par son ordinateur.

Je me résigne à m'asseoir sur la seule chaise que nous avons et c'est alors que j'entends un bruit de fracas. La porte de l'infirmerie vient de claquer et je vois ma collègue de nuit débouler en courant. Je comprends vite qu'il est dans mon intérêt de serrer mes pieds sous ma chaise sous peine de me voir amputé par son chariot de soins. Je la regarde passer et machinalement, je lance un: "
Bonjour".

Elle m'ignore. Pourquoi? Parce qu'elle trime en fin de nuit et que moi, je bois mon café en la regardant. Quel salopard ce Dan!! Il regarde le spectacle que lui offre sa collègue à bout de forces et il déguste son café en se délectant de la situation. C'est alors qu'un sourire apparaît sur les lèvres de Dan. "La journée va être bonne."
Je précise que je n'éprouve aucune jouissance à la voir ramer. C'est simplement une impression que je lui donne. Pourquoi? Parce que la dernière fois, madame n'a pas voulu m'aider quand j'étais à sa place. Parce que la dernière fois, elle avait 10 minutes de retard sans pour autant s'excuser de quoique ce soit. Parce que la dernière fois, elle a dit a Dan: " Je devais transfuser la 3 de 2 concentrés globulaires et comme j'y ai pas pensé il te faut le faire à ma place ce matin. Mais surtout, fais-le vite, sinon dans 2 heures, le sang repart au CTS et tu vas être niqué!"
Alors là, je savoure. Je suis sadique. Je suis perfide. Je suis chiant, con, rencunié mais même si j'ai beaucoup de mal à me retenir de l'aider, j'essais de lui rendre la monnaie de sa pièce et de lui faire comprendre que dans un travail d'équipe... tout le monde doit bosser si on veut qu'il existe une cohésion.
Je vous dirais si mon stratagème a fonctionné, je la revois demain matin et elle avait plein de boulot pour la nuit...



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Cheeeeef!! Il me faudrait une grue sioupléé!