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propos ascétiques LC

Publié le 16 septembre 2008 par Moinillon

Diadoque Ainsi, le Saint-Esprit, dans les débuts de notre avancement spirituel, si nous brûlons du désir de la vertu de Dieu, fait goûter à notre âme, en toute perception et plénitude, la douceur de Dieu, pour que notre esprit mesure, d'une science exacte, quel prix récompense les travaux accomplis par amour pour Dieu. Mais, par la suite, Il cache souvent la magnificence de ce don vivifiant, afin que, même si nous pratiquons toutes les autres vertus, nous n'en retirions aucune estime de nous-mêmes, dans la pensée que nous n'avons pas encore en nous la charité sainte comme une disposition habituelle. 

Ainsi donc, le démon de la haine s'acharne davantage contre les âmes des combattants, au point qu'ils accusent de haine ceux qui les aiment, et il porte presque jusqu'au baiser l'action meurtrière de la haine, De là vient que s'accroît la souffrance de l'âme : elle a beau garder le souvenir de l'amour spirituel, elle ne peut pas en acquérir la perception, faute d'avoir encore accompli les travaux les plus parfaits.
Il convient donc de se forcer à pratiquer la charité, pour parvenir à la goûter en toute perception et plénitude. En effet, la perfection de la charité, personne ne peut l'acquérir tant qu'il se trouve dans la chair, excepté les saints qui sont arrivés au martyre et à la confession parfaite de la foi. Celui qui y est parvenu se trouve tout entier transformé, au point de ne plus songer à la nourriture qu'avec répugnance. Car celui qui est nourri par l'amour divin, comment peut-il encore désirer les biens de ce monde ? C'est pourquoi le très sage Paul, ce réceptacle profond de la science, nous annonce, d'après sa propre plénitude, les délices futures réservées aux premiers des justes et parle ainsi : Le Royaume des Cieux n'est pas nourriture et boisson, mais justice, paix et joie dans l'Esprit Saint (Rm 14, 17). C'est là le fruit de la charité parfaite. Ainsi donc, ceux qui sont parvenus à la perfection peuvent la goûter continuellement ici-bas, mais nul ne peut encore l'acquérir parfaitement, tant que le mortel n'a pas été absorbé par la vie.
Saint Diadoque de Photicé : Les propos ascétiques. Cent chapitres.


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