Ce jeudi, j’ai un rendez-vous en orientation scolaire et professionnelle. Il m’a fallu une forte dose de volonté pour décrocher le combiné et composer le numéro de téléphone. Mais surtout, pour admettre que ma vie professionnelle n’a rien de très prometteur financièrement parlant, que le chemin autrefois emprunté n’annonce aucune réelle stabilité et que les véritables challenges s’amenuisent à mesure que les offres d’emplois passent sous mes yeux. J’ai décidé de reprendre mon avenir en main. Je suis de celles dont le goût pour la vie de carrière est irrépressible. Pas envie de croupir derrière un bureau à effectuer des tâches sans âme pour le reste de mon existence.
Je n’ai pas baissé les bras. J’ai simplement choisi d’aller à contre-courant. Depuis trop longtemps, la culture est en souffrance, telle une mal-aimée de la société. Avec les récentes coupures, les maigres perspectives d’emplois et toute cette aura de non-financement qui entoure toujours les arts, il me fallait mettre le pied dans l’engrenage avant d’être emprisonnée par une roue qui me ferait courir à ma perte. De plus, j’oeuvre depuis trop longtemps dans un milieu qui ne me ressemble pas, auquel seule une partie de moi s’identifie, un domaine qui ne vient pas me “chercher dans les tripes”, comme on dit. Et j’ai besoin de ça. J’ai besoin de ressentir cette motivation. J’ai besoin de sentir à nouveau ce goût du défi s’emparer de moi.
Depuis quelques temps, les signes se sont multipliés. Non, je ne crois pas que les choses nous soient destinées dans la vie. Néanmoins, je suis d’avis qu’à certaines étapes de notre cheminement d’êtres humains, notre existence se borde de signaux qui se manifestent, presque imperceptiblement, et qui se veulent les guides vers la réponse à une question que l’on se pose parfois malgré nous.
Si ce que j’ai envie d’entreprendre se concrétise, ce chemin représentera un sacré lot d’études à recommencer. Le cheminement logique de ce champ d’études comporte le baccalauréat, la maîtrise et le doctorat. Rien de moins. Toutefois, ayant déjà en poche les deux premiers diplômes, je veux tenter de trouver s’il me serait possible de court-circuiter cet itinéraire obligé. Du moins, de ne pas replonger tête première dans le deuxième cycle universitaire. Ce nouveau parcours pourrait également impliquer l’apprentissage de deux ou trois notions absentes de mon cheminement collégial, qu’il faudrait que je rattrape d’une quelconque manière. Du pain sur la planche, en effet. Mais je suis capable.
Et, à l’issue de ce parcours cahoteux, il me sera peut-être même possible de renouer avec mes anciennes amours, en conjuguant cette nouvelle discipline aux arts qui me sont vitaux.
Repartir à zéro à presque 30 ans… Peut-être est-ce la boucle qui viendra clore cette considérable remise en question entreprise il y a un peu plus d’un an déjà. Peut-être était-il nécessaire d’en arriver là, de bifurquer vers une zone inconnue.
J’espère que la visite chez l’orienteur portera fruit.