Mémoire émotionnelle

17 septembre 2008

Mémoire émotionnelle

Ce soir je suis allée voir une pièce plutôt bien fichue, et moins de deux heures après la fin du spectacle, force m’est de constater que je l’ai déjà presque oublié. Non, mauvaise langue, ce n’est pas dû à un Alzheimer précoce, mais bel et bien la conséquence du manque de substance du spectacle auquel j’ai assisté. Allez, je suis certaine que cela vous est déjà arrivé : vous allez voir un film, vous passez un moment agréable, mais dès le lendemain vous seriez bien en peine de dire plus de deux phrases à son sujet. Cela arrive parfois aussi pour les livres.

Je ne parle pas ici d’œuvres mauvaises que l’on veut oublier (et dont généralement on se souvient trop bien : essayez de ne plus avoir « Tata Yoyo » en tête après l’avoir entendu une seule fois !), mais de créations plutôt sympathiques, qui vous distraient le temps qu’elles durent mais s’évaporent aussitôt terminées. Qu’est-ce qui fait qu’elles ne s’impriment pas dans notre esprit ?

J’y réfléchis depuis tout à l’heure, et ma conclusion, en tout cas pour ce soir, est que ces œuvres ne nous ont pas engagés, nous spectateurs ou lecteurs, émotionnellement. Elles nous ont amusés, mais ne nous ont pas fait vibrer pour leurs protagonistes, même pas à leurs dépends, et de ce fait elles ne nous marquent pas. Sans affect, pas de distraction mémorable. Ce qui est finalement assez proche des rapports humains, non ?

Posté par D_K_ à 22:34 - Commentaires [6] - Rétroliens [0] - Permalien [#]