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Il ne faut pas confondre: cumul et y'en a un peu plus je vous le met quand même ...

Publié le 18 septembre 2008 par Proctor

Oui, je sais, je sais, je suis aussi assidu qu'un élève de terminal BEP à mes propres cours, je vous délaisse, tel un père indigne préférant s'adonner à la culture de ses gamas GT plutôt que d' emmener sa progéniture asthmatique et hémophile aux urgences, sous le vague prétexte que cette dernière s'est tranchée la carotide à l 'aide d'un cendrier et qu'elle a ingurgitée avec une gourmandise non dissimulée l'intégralité du sac à aspirateur, uniquement pour attirer l'attention...si c'est pas joueur à cet âge là!

Mais à ma décharge, je confesse ici, que ces derniers temps j'ai comme qui dirait la tête dans le guidon et je ne vous dis pas où mes collègues ont eu l'ingénieuse idée de ranger le dérailleur...

Il s'avère que les lois universelles et inébranlables (oui je sais moi aussi le mot "inébranlable" me fait rire!) de dame nature ne s'exerce pas moins au sein d'un établissement de type bassement scolaire. Ainsi, si la gravité de sir Newton pousse irrémédiablement nos chères têtes blondes à toucher de toute leur pesanteur le fond de leur inculture abyssale, si la loi du sage Archimède ne cesse de démontrer que tout corps plongé dans une solution salée ou dans un milieu scolaire voir pire, culturel, tend à ressortir le plus vite possible en déplaçant un volume d'air inversement proportionnel au savoir imbibé, l'impitoyable loi du cumul, dont on attribue la découverte à l'imminent Pierre Richard, semble s'abattre sur votre humble serviteur avec la magnanimité (et oui ce mot existe!) d'un dictateur sud-africain.


La loi du cumul, c'est celle qui fait que non seulement votre femme vous quitte, mais en plus elle n'emmène même pas les enfants, bien évidement elle s'est enfui avec votre meilleur ami, qui se révélera assez rapidement être votre propre frère, enfin c'est ce que vous avouera votre mère lorsqu'elle se sera installée chez vous pour une période indéterminée sous le couvert de vous apporter le réconfort légitime que seul une mère aimante et en instance de divorce peut offrir. Alors tentant vainement de reprendre en main une vie médiocre, vous échouerez lamentablement dans une ultime tentative de suicide en avalant des éponges de mer et des net-mini, ce qui vous vaudra une perte de crédibilité manifeste auprès de vos amis et une grave déshydratation.

Et bien sachez que parfois je regarde mon éponge scotch-britt avec l'envie d'en finir. Vous n'êtes pas sans savoir que dans un moment de profonde irresponsabilité ou alors de désarrois flagrant mon établissement a décidé de m'octroyer les plein pouvoirs sur une classe de CAP gomettes et craies grasses, à MOI, moi qui a un sens de l'organisation aussi efficace qu'une cuillère à pelleter la neige, MOI, qui incarne aussi bien le sens des valeurs morales qu'un toxicoman zoophile dans une clinique vétérinaire de rase campagne. Mais c'était sans compter l'implacable loi du cumul qui tel un vautour guettant les derniers souffles haletant d'un bébé koala s'abandonnant lascivement à une mort par overdose d'euchalyptus, s'abat sur sa proie, car MA classe me vaut les regards compatissants et condescendants de mes collègues, c'est vous dire. En plus de mon élève deux roues pneus lisses, je compte dans les rangs de ce que j'ai la témérité,mais sans aucune certitude, d'intitulé "mes élèves", deux dyslexiques lourds capables de lire un texte dont ils ne distinguent pas les voyelles et qui nécessite la présence d'une auxiliaire de vie scolaire, sorte de "handi-sitter", j'ajoute à ça un paranoïaque grave qui ne s'est pas encore présenté en cours vu qu'il est persuadé que l'établissement est entouré de CRS, un doux niaiseux prostré dans un sourire figé dont on a du jeter les neurones avec le placenta de maman, un jeune qui de dérive en dérive, viré d'établissements en établissements, a finis par échouer sur les bancs de ma classe, comme on vient s'écraser sur la barrière de sécurité d'une autoroute à 150 km/h, j'ajoute en prime, la cerise sur le gâteaux, le poil dans la soupe, le sel sur la plaie, je suis très fièr de vous annoncez que les deux premiers élèves de tout le bahut qui ont eu la chance de se voir trouver une activité pour le mercredi après midi, à savoir une bonne grosse colle, devinez dans quelle classe ils sont???...... bah oui! L'une de ce deux rétentions étant tout de même dû à l'emploi de propos racistes... oh chouette une néo nazi!!! Mais elle est tombé face à l'imposante autorité et à la justice aveugle de notre CPE local, le bien nommé , sans peur et sans complexe mais aux goûts vestimentaires parfois discutables.....


Tout aurait pu s'arrêter là, et j'aurais coulé des jours heureux au rythme de mes rencontres hebdomadaires avec ma classe COTOREP, et de mes perfusions d'anxyolitiques, mais là encore la loi impitoyable du cumul, semblant désireuse de régler des problèmes apparemment personnel avec ma petite personne, poursuivit son effroyable besogne. Il y a quelques jours, voilà que je croise en salle des profs, je le salue et passe mon chemin jetant mon dévolu sur expresso court sucré, lorsque ce dernier m'interpelle. J'enfonce ma tête pesante au creux de mes épaules déjà trop lourdes et dans un soupir épais je fait volte face, m'aprêtant déjà à l'annonce de tristes nouvelles. A la vue de ma mine déconfite, Educator me dis :


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