Mardi. 20 heures. La pénombre envahit ma vie et mon intérieur. Je décide d'aller me vautrer dans mon lit douillet, histoire de zieuter le choli flic de ma nouvelle série vénérée : Life. J'adore j'adhère.
J'éteins l'éclairage du living et m'oriente dans le noir vers la chambre. Je connais le chemin par coeur, avec les années. Nul besoin de lumière.
En chemin, une pause pipi s'impose. Toujours dans le noir, j'ingurgite quelques petites pilules miraculeuses. Rien qui ait l'air d'une quelconque drogue, rassurez-vous, mais de quoi ne pas avoir de bébé (j'ai déjà l'air enceinte en permanence, ça me suffit) et de quoi ne pas avoir de nausées. Ça rime, qui plus est.
Je m'installe ensuite sur le pot. Zenitude. Je vous passe les détails, on vit tous ça plusieurs fois par jour, n'est-ce pas... Je somnole déjà un peu, je l'avoue. Je vieillis très mal : après le boulot, dès 20h, j'ai des allures de Mémé Duhameau, pyjama pilou hivernal et cheveu hirsute, cernes et bâillements intempestifs. Je vieillis mal, je vous dis.
Bref, je somnole. Puis, lentement, je tourne la tête. Et là, tout se passe comme au ralenti. Tellement vite, et pourtant comme au ralenti. Mon regard rencontre un objet inattendu. Un objet qui n'est pas à sa place habituelle. Un objet foncé, qui dénote sur la blancheur de la baignoire. Qui se démarque tant qu'il ne pouvait qu'attirer mon attention, cet objet.
Un objet qui bouge.
Or, les objets sont inanimés (sauf les trains électriques, les mobiles pour bébé et autres objets animés, mais j'ai passé l'âge des trains et des mobiles, quoique pour les mobiles j'ai encore un doute mais soit).
Il ne s'agit donc pas d'un objet.
Tout cela (savoir mes réflexions) bien sûr en un quart de seconde. Mais ça me semble, a postériori, tellement long. J'en ai encore des frissons.
Pas un objet, disais-je.
Une bête.
Une grosse bête.
Une énorme bête.
Une araignée.
Noire.
A gros corps.
A pattes épaisses.
Qui pendouille du plafond, au-dessus ma baignoire.
Et bouge sans cesse.
Monte et descend.
Me nargue.
(Pour les habitués de ce blog, sachez que cette araignée, comparativement à celle qui avait effrayé Mostek dans la voiture, cf ce billet, est gigantesque, énorme, épaisse, un peu comme si la mienne était un éléphant et celle de Mostek une souris, vous voyez. Nan, je n'exagère pas. Oui, j'avais mes lunettes sur le pif, sinon je n'aurais pas vu le bestiau, gros malins que vous êtes - ou n'êtes pas).
Mon cœur traverse toute ma carcasse de part en part, puis reprend sa place, angoissé et battant la chamade. Mon cerveau se met à gamberger comme un dingue. Je me redresse d'un coup (rappelez-vous, j'étais sur le pot), culotte aux pieds. Je sautille pour m'éloigner et jauger un peu mieux l'animal.
Mon cœur bat toujours la chamade. Je pousse des petits cris, entrecoupés de « ah quelle horreur quelle horreur quelle horreur ».
Passque le problème, voyez-vous, c'est qu'elle pendouille, cette grosse mygale namuroise.
Et une araignée qui pendouille, par définition, on ne peut l'écraser. Ben oui, comment réduire un monstre en bouillie sans avoir un support ?
Alors je réfléchis, encore et encore. Mon neurone frôle la surchauffe. Je songe un instant à la noyer avec le pommeau de douche, mais pour attraper le pommeau, il faut se rapprocher de la baignoire, et j'en suis incapable.
Soudain, elle me remarque. Je vois son œil s'emplir d'angoisse. Elle a compris mon dessein. Elle a compris son destin.
Et elle entame une remontée fulgurante au plafond.
J'angoisse alors comme une dingue (encore pire qu'avant, si c'est possible), sachant qu'une fois sa cible atteinte, elle sera trop haut pour moi et je devrai aller chercher un tabouret pour l'assassiner. Elle profitera bien entendu de mon absence pour se cacher, et je passerai la nuit à l'imaginer se balançant sur son fil, au-dessus de moi, entrant et sortant de ma bouche au gré de mes ronflements.
Dans un réflexe désespéré, je balance un essuie dans sa direction, histoire de la faire tomber. Elle tombe dans la baignoire et essaie de s'enfuir, paniquée. En un centième de seconde, je me précipite sur mon verre à dents, que je remplis tant bien que mal (et plutôt mal que bien). Je jette ensuite l'eau vers la bête, qui tente de remonter sur la paroi de la baignoire. Je manque ma cible. Je recommence, et recommence encore et encore. La bête, coriace, est à demi-noyée, mais continue de bouger. Sentant la mort s'approcher, elle se recroqueville en un petit amas difforme d'araignée qu'elle est encore, on ne me la fait pas, à moi.
Je persiste à lui jeter des verres d'eau sur la tronche (j'ai des angoisses pour ma prochaine facture de la SWDE), jusqu'à ce que son cadavre atteigne le trou de la baignoire (le trou d'évacuation d'eau, quoi).
Et là, second drame.
L'animal ne passe pas par le trou. Elle reste bloquée, comme pour me narguer. Quand je vous disais qu'elle était énoooorme, je ne vous mentais pas (vous en doutiez ?).
Je suis alors contrainte de pousser du bout de ma brosse à dents (le bout sans les poils, rassurez-vous) sur le corps déjà froid (une araignée vivante a-t-elle le sang chaud ?) de la chose défunte, pour l'évacuer.
Je mets ensuite le bouchon, des fois que, comme dans Basic Instinct, elle ait un dernier sursaut meurtrier.
Je file ensuite me réfugier sous la couette, tremblante, pour mater Life.
A côté de ma mésaventure, clair que les enquêtes de ce nouveau flic de mon cœur, c'est du pipi de canari. De la gnognotte.
Mardi. 20 heures. La pénombre envahit ma vie et mon intérieur. Je décide d'aller me vautrer dans mon lit douillet, histoire de zieuter le choli flic de ma nouvelle série vénérée : Life. J'adore j'adhère.
J'éteins l'éclairage du living et m'oriente dans le noir vers la chambre. Je connais le chemin par coeur, avec les années. Nul besoin de lumière.
En chemin, une pause pipi s'impose. Toujours dans le noir, j'ingurgite quelques petites pilules miraculeuses. Rien qui ait l'air d'une quelconque drogue, rassurez-vous, mais de quoi ne pas avoir de bébé (j'ai déjà l'air enceinte en permanence, ça me suffit) et de quoi ne pas avoir de nausées. Ça rime, qui plus est.
Je m'installe ensuite sur le pot. Zenitude. Je vous passe les détails, on vit tous ça plusieurs fois par jour, n'est-ce pas... Je somnole déjà un peu, je l'avoue. Je vieillis très mal : après le boulot, dès 20h, j'ai des allures de Mémé Duhameau, pyjama pilou hivernal et cheveu hirsute, cernes et bâillements intempestifs. Je vieillis mal, je vous dis.
Bref, je somnole. Puis, lentement, je tourne la tête. Et là, tout se passe comme au ralenti. Tellement vite, et pourtant comme au ralenti. Mon regard rencontre un objet inattendu. Un objet qui n'est pas à sa place habituelle. Un objet foncé, qui dénote sur la blancheur de la baignoire. Qui se démarque tant qu'il ne pouvait qu'attirer mon attention, cet objet.
Un objet qui bouge.
Or, les objets sont inanimés (sauf les trains électriques, les mobiles pour bébé et autres objets animés, mais j'ai passé l'âge des trains et des mobiles, quoique pour les mobiles j'ai encore un doute mais soit).
Il ne s'agit donc pas d'un objet.
Tout cela (savoir mes réflexions) bien sûr en un quart de seconde. Mais ça me semble, a postériori, tellement long. J'en ai encore des frissons.
Pas un objet, disais-je.
Une bête.
Une grosse bête.
Une énorme bête.
Une araignée.
Noire.
A gros corps.
A pattes épaisses.
Qui pendouille du plafond, au-dessus ma baignoire.
Et bouge sans cesse.
Monte et descend.
Me nargue.
(Pour les habitués de ce blog, sachez que cette araignée, comparativement à celle qui avait effrayé Mostek dans la voiture, cf ce billet, est gigantesque, énorme, épaisse, un peu comme si la mienne était un éléphant et celle de Mostek une souris, vous voyez. Nan, je n'exagère pas. Oui, j'avais mes lunettes sur le pif, sinon je n'aurais pas vu le bestiau, gros malins que vous êtes - ou n'êtes pas).
Mon cœur traverse toute ma carcasse de part en part, puis reprend sa place, angoissé et battant la chamade. Mon cerveau se met à gamberger comme un dingue. Je me redresse d'un coup (rappelez-vous, j'étais sur le pot), culotte aux pieds. Je sautille pour m'éloigner et jauger un peu mieux l'animal.
Mon cœur bat toujours la chamade. Je pousse des petits cris, entrecoupés de « ah quelle horreur quelle horreur quelle horreur ».
Passque le problème, voyez-vous, c'est qu'elle pendouille, cette grosse mygale namuroise.
Et une araignée qui pendouille, par définition, on ne peut l'écraser. Ben oui, comment réduire un monstre en bouillie sans avoir un support ?
Alors je réfléchis, encore et encore. Mon neurone frôle la surchauffe. Je songe un instant à la noyer avec le pommeau de douche, mais pour attraper le pommeau, il faut se rapprocher de la baignoire, et j'en suis incapable.
Soudain, elle me remarque. Je vois son œil s'emplir d'angoisse. Elle a compris mon dessein. Elle a compris son destin.
Et elle entame une remontée fulgurante au plafond.
J'angoisse alors comme une dingue (encore pire qu'avant, si c'est possible), sachant qu'une fois sa cible atteinte, elle sera trop haut pour moi et je devrai aller chercher un tabouret pour l'assassiner. Elle profitera bien entendu de mon absence pour se cacher, et je passerai la nuit à l'imaginer se balançant sur son fil, au-dessus de moi, entrant et sortant de ma bouche au gré de mes ronflements.
Dans un réflexe désespéré, je balance un essuie dans sa direction, histoire de la faire tomber. Elle tombe dans la baignoire et essaie de s'enfuir, paniquée. En un centième de seconde, je me précipite sur mon verre à dents, que je remplis tant bien que mal (et plutôt mal que bien). Je jette ensuite l'eau vers la bête, qui tente de remonter sur la paroi de la baignoire. Je manque ma cible. Je recommence, et recommence encore et encore. La bête, coriace, est à demi-noyée, mais continue de bouger. Sentant la mort s'approcher, elle se recroqueville en un petit amas difforme d'araignée qu'elle est encore, on ne me la fait pas, à moi.
Je persiste à lui jeter des verres d'eau sur la tronche (j'ai des angoisses pour ma prochaine facture de la SWDE), jusqu'à ce que son cadavre atteigne le trou de la baignoire (le trou d'évacuation d'eau, quoi).
Et là, second drame.
L'animal ne passe pas par le trou. Elle reste bloquée, comme pour me narguer. Quand je vous disais qu'elle était énoooorme, je ne vous mentais pas (vous en doutiez ?).
Je suis alors contrainte de pousser du bout de ma brosse à dents (le bout sans les poils, rassurez-vous) sur le corps déjà froid (une araignée vivante a-t-elle le sang chaud ?) de la chose défunte, pour l'évacuer.
Je mets ensuite le bouchon, des fois que, comme dans Basic Instinct, elle ait un dernier sursaut meurtrier.
Je file ensuite me réfugier sous la couette, tremblante, pour mater Life.
A côté de ma mésaventure, clair que les enquêtes de ce nouveau flic de mon cœur, c'est du pipi de canari. De la gnognotte.