C’était dans la nuit de vendredi à samedi. Fort fatiguée de ma semaine, je m’étais couchée relativement tôt.
Il était bien nuit lorsque je me suis réveillée. La même douleur lancinante. Depuis mon adolescence, régulièrement, une fois par mois environ elle se rappelle à moi. C’est une douleur qui irradie ma nuque, juste après l’arrondi crânien, à la base des cervicales. C’est un flux très douloureux et un reflux où les sensations s’estompent pour mieux ressurgir juste après. C’est violent, c’est comme un couteau qui s’enfonce, par vagues successives, la lame arrêtant sa course pour mieux la reprendre ensuite. C’est obsédant.
Le silence régnait dans la maison. Les filles dormaient du sommeil du juste. J’ai regardé mon téléphone portable pour avoir une idée de l’heure : 3h38. A peu près toujours la même heure. Une seule chose qui me calme : deux dolipranes et c’est fini.
Je pars en safari dans tout l’appart pour retrouver mes satanés médocs miracles. Il me semble qu’il m’en reste deux, et ça fait un sacré moment que je n’en ai pas vu traîner quelquepart. Je les ai aperçus au gré des mêmes gestes effectués chaque jour, mais lesquels ? La cuisine, la salle de bain, le panier à médocs ? Je pars en expédition archéologique.
Je commence par le panier à médocs : rien. La douleur qui ne laisse aucun répit…
Mon sac de boulot : rien.
La salle de bains et la multitude de trousses en tout genre qui s’y trouvent : rien.
Ma chambre : rien. Et la douleur, la douleur qui continue, qui étouffe mes larmes, trop aigue pour les laisser couler…
La cuisine, je remue : rien.
Et au milieu de mes recherches à chaque fois arrive sous mon nez les flacons divers et variés de paracétamol version grands bébés ou enfants… Ils me font de l’œil, me narguent à chaque échec dans mes recherches de Doliprane.
Devrais-je en arriver à de tels extrêmes pour espérer calmer cette chienlit de mal de tronche ?
J’hésite, je me dis tant pis, on va tenter sans et essaie de me recoucher… C’est encore pire allongée. La douleur redouble, impossible de se rendormir. C’est comme les pleurs de ma petite. Ca commence doucement, avec une impression que ça pourrait se calmer tout seul et plus ça va, plus ça forcit et plus « ça prend la tête »…
Je me lève, entre les vagues successives de douleur si tenace, me pointe dans la salle de bains et attrape de rage le flacon d’Advil rose et
gluant (oui, il a déjà servi !).
Je remplis la pipette.
L’enfonce dans ma gorge et laisse glisser ce mélange pâteux au fond de mon gosier…
- Je te vois venir lecteur mâle échoué sur mon blog, tu viens de lire juste cette phrase et tu te délectes déjà de la suite… Je sais que l’allusion est fort tentante mais non, je ne parle pas de turlute, ô lecteur égaré… Je tiens à te prévenir que ça va retomber à plat aussi sex…euh aussi sec et je ne voudrais pas que tu sois trop déçu, tu vois ? Alors, bref... –
… et j’avale cette mixture rose fluo (non, point de colorants là-dedans, pensez-vous!). C’est gluant, c’est affreusement sucré, c’est un infâmant faux goût de fraise. Dire que j’ai deux pipettes à avaler pour parvenir approximativement à la bonne dose pour mon poids.
J’en vomirai !
Pourtant les goûts chimiques de fausses fraises sucrées façon Haribo je raffole, habituellement, quand je n’ai pas de raison d’en manger à part une bonne boulimie pré-menstruelle, mais là, je ne sais pas si c’est le fait que ce soit couplé à mon mal de tronche si brutal, ça me coupe la chique.
Je retourne me coucher avec ce goût sucré qui me met des haut-le-cœur, en me promettant de passer à la pharmacie à la première heure lundi matin pour faire le plein de Dolprone…
Pourquoi est-ce que c’est toujours au moment où on a besoin de ces p*** de médocs qu’on se rend compte qu’on ne les a pas ?????
Concernant les fraises Haribo, je suis vaccinée pour un moment !!! Et maintenant c’est de biais que je vais regarder le flacon de mes filles !