L’été nous quitte à cette heure, s’achevant sur un week-end culturel orchestré sous l’axe du patrimoine et de la création.
Pour l’occasion j’aurais pu visiter tant de lieux, tisser dans ma mémoire tant de belles choses… qui finalement n’ont su prendre vie sur l’emploi-du temps de ma vie de ces dernières quarante-huit heures.
Ce patrimoine – notion sur laquelle j’ai eu longuement le loisir de disserter – bien que mis à l’honneur en ces jours privilégiés où l’on peut voir l’envers de nombreux décors interdits, n’est pas près de disparaître. Si la démarche est louable, ce n’est pas en ces moments que j’aime visiter, découvrir, appréhender de nouvelles perspectives.
J’ai toujours préféré ces moments privilégiés qui me sont donnés, de pouvoir accéder à ces richesses en dehors des temps d’affluence, de souffler et errer dans ces lieux au gré de mon envie et non parce qu’on m’aurait murmuré que c’est à ce moment-ci que chacun d’entre nous doit rendre hommage aux grands lieux de l’Histoire.
Je n’ai pas attendu ce jour, et j’ailleurs chaque journée écoulée m’apporte les bienfaits de nombreuses découvertes patrimoniales…
Voici comment, à l’occasion d’une toute nouvelle orientation de vie, je découvrais samedi matin le lieu où je passerai les quelques prochains mois : des locaux industriels réhabilités. Quelle douce symphonie à mes oreilles.
Alors que je découvrais cette surprise en ce dernier mardi, la voix d’une amie m’insufflait, comme en écho, l’idée qu’il y avait là comme un signe.
Affaire à suivre.
Voici donc que je vais avoir le bonheur, à nouveau, de me familiariser avec une ancienne minoterie. Cette fois dans de toutes autres conditions que précédemment. Ainsi va la vie !
Second bonheur de ce week-end thématique : la découverte tant attendue de l’album Le Petit Prince, illustré par Joann Sfar, d’après l’oeuvre déjà mythique d’Antoine de Saint-Exupéry. (Qui ne connaît pas ce titre monstre du patrimoine littéraire français ?)
J’avais déjà eu l’occasion de glisser quelques mots sur cette parution il y a quelques mois et maintenant que j’ai eu la joie de parcourir et surtout dévorer l’objet en quelques instants seulement, il n’y a pas l’ombre d’un doute. J’adore ! Le texte bien sûr reste fidèle au conte de Saint-Exupéry, l’illustration venant lui donner vie et le transcender. Je ne suis peut-être pas très objective, étant à la base autant admirative de l’oeuvre d’origine que du dessinateur qui a su générer cet album, mais j’ai trouvé dans cette adaptation une fraîcheur et un zeste d’humour absolument charmants…
Je vous laisse seuls juges.
Enfin, pour ajouter une note cinématographique à ce billet, cette journée fut marquée par la découverte d’un polar scandinave… sur grand écran.
Je ne cache plus ma profonde passion pour les écrits du « Grand Nord », où le genre du polar tient une place toute particulière… Et je me décidais donc à reprendre le chemin des salles obscures pour voir ce film islandais adapté d’un roman d’Arnaldur Indridason par le réalisateur Baltasar Kormákur : Jar City.
J’avoue que c’est dans un flou des plus total que mon choix pour ce film s’est fixé.
Une oeuvre froide, baignant dans une Islande donnée comme une immense terre perdue au milieu des eaux, terre de désolation, stérile, hostile, abandonnant ses occupants à un désespoir non dissimulé…
L’image se fait glaciale, donnée dans des tons gris-bleutés, à l’image des yeux de l’enquêteur principal de cette intrigue policière.
Un paysage en friche. De grandes plaines désertiques. Des habitations se dressant maladroitement dans ce paysage absolument fascinant de démesure, férocement authentique.
Au creux de cette atmosphère des hommes se battent, plus contre eux-mêmes que dans un combat menant à faire éclore une vérité longtemps cachée.
Une lente plainte contenue dans les affres de chaque protagoniste, accompagnée par une rengaine lancinante, choeurs mystiques soutenant l’intrigue.
Un film d’une rare cruauté visuelle, amené à l’écran par une image granuleuse, participant à la lourdeur (terme non réducteur) générale.
Jar City ne sera certainement pas LA révélation cinématographique de cette année 2008, mais ce n’est pas sans une once de nostalgie que j’ai dû quitter la projection, arrachée à ces personnages si palpables.
J’espère que vous aurez vous aussi passé un très bon week-end, qui j’en suis sûre aura été patrimonial… ce dernier régnant partout alentour, dans chaque élément qui forme le décor de nos vies respectives.
A très bientôt. Me voici quelques jours en vacances (dès demain 17h15).
Enjoy !