Magazine Journal intime

Crise De Boulimie Bordélique.

Publié le 22 septembre 2008 par Mélina Loupia
Crise De Boulimie Bordélique.Et tout d'un coup, sentir la panique monter. Les oreilles qui bourdonnent. La tête qui tourne à en vomir sur l'écran. Regarder autour et ne voir que tout à faire, trop à faire. Constater que c'est trop tôt ou trop tard. Mais ne plus pouvoir rester là, trop souvent le prétexte à remettre l'urgent pour le remplacer par le futile. Alors se lever. Comme un automate. Ne plus contrôler la direction du déplacement. Cuisine. Frigo. Inventaire. Tout sortir. Casser les oeufs. Dérouler la pâte. Sortir un plat. Beurrer des moules. Allumer le batteur. Empiler la vaisselle dans l'évier. Fouetter. Remuer. Mesurer. Remplir les plats, les moules. Fariner la planche. Sucrer la plaque. Allumer le four. Renverser les coquilles d'oeufs. Froisser le tapis. Enfourner. Aller fumer. Nettoyer les gamelles des chats. Craquer. Demander de l'aide. Crier que ça va plus du tout. Dégueuler sa peur. "Bon, j'ai fini de passer l'aspi dans la chambre des grands, j'attends qu'Arnaud m'explique comment on rentre dans la sienne et je le fais. Ils sont tous au bain, ça sent super bon, t'as fait quoi alors?" J'ai fait quoi? Il m'a fallu fabriquer de mes propres mains: 2 pains de mie de cinq cent grammes chacun. 1 pain d'un kilo. 6 friands à la saucisse. 1 quiche avec tous les restes du frigo dont une brique de crème épaisse de juin 2008 (je le dis maintenant, tout va bien, on a mangé depuis plus de 6 heures et tout le monde en a repris une fois.) 1 clafoutis aux bananes noires que tout le monde m'avait réclamées et qui faisaient leur jus dans la pannière à fruits.  et 10 yaourts pour calmer cette crise de boulimie. Tout d'un coup, besoin de moi-même foutre le bordel dans ma cuisine comme jamais je me serais permis de faire auparavant. Commencer toutes les préparations en même temps. Laisser tout traîner. En foutre partout. Besoin juste à ce moment-là d'être maîtresse, actrice de mes actes et non pas témoin muet, figurant impuissant du film qui se déroule sous mes yeux. Envie de dire " C'est MOI qui ai foutu ce bordel, mais je sais comment faire pour le ranger, pour que tout rentre dans l'ordre." De nouveau le sentiment de gérer. Il est déjà demain et enfin, la crise est passée. Le mal est apaisé. Et pour la première fois de ma vie, j'ai demandé de l'aide et je l'ai reçue tout naturellement. "Toi aussi t'es bien couillonne, si tu demandes pas... N'oublies pas, pour le meilleur et pour le pire qu'il a dit le grand gourou." "On est amies oui ou non? Oui? Alors je suis là."Alors je suis allée ranger le chat tout de même, il était vraiment pas à sa place.

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