Huitième de soupir

Publié le 22 septembre 2008 par Dk

22 septembre 2008

Huitième de soupir

La journée de samedi fut chargée, outre la réunion cadavreski dont vous pouvez trouver un compte-rendu sur le site du même nom, j'ai aussi assisté à une pièce de théâtre expérimentale à la Cité internationale des arts. Mettons les choses au point tout de suite : lorsque je vois marqué "théâtre expérimentale", cela ne me fait pas franchement sauter de joie au plafond, j'essaye de garder l'esprit ouvert, mais je crains toujours un truc froid et ennuyeux (nous avons tous nos clichés). Là, il se trouve qu'un pote à moi jouait dedans, je me devais donc d'y aller.

Le "spectacle performatif" en question, pour reprendre l'expression du metteur en scène/artiste plasticien Rémi Yadan, s'appelle Huitième de soupir, et n'était joué que pour deux dates, vendredi et samedi dernier. Ce qui veut dire aussi que ce billet n'est pas une pub pour vous pousser à y aller : cela n'est tout simplement  pas possible. Je le regrette amèrement, car croyez-moi, le travail présenté méritait de bien plus nombreuses dates et une vraie chance d'être vu par un public plus large.

De quoi s'agit-il ? Sur scène, douze personnes, comédiens ou/et musiciens, un piano. On ne nous raconte pas une histoire, nous assistons plutôt à une suite de tableaux à l'esthétique élégante. Chaque tableau va explorer une gamme émotionnelle, la tristesse, l'amour, le rire, etc., en utilisant le jeu d'acteur, la musique (soit jouée live au piano, soit enregistrée, allant du classique à la pop), l'interaction avec les spectateurs, les corps. L'expérience est difficile à retranscrire, car il s'agit avant tout de sensations et c'est ce que j'ai aimé : ce n'était pas de l'expérimentation intellectuelle, mais sensuelle au sens propre du terme.

Ce fut une heure d'une belle et rare intensité. J'espère que ce spectacle trouvera preneur et aura l'occasion d'être repris. Connaissant l'envers du décor, je trouve triste, après avoir assisté à quelque chose d'aussi émouvant, monté dans le plus grand professionnalisme (le résultat est très "léché"), de savoir qu'aucun comédien n'a pu être rémunéré, que ce soit pour les répétitions ou les représentations. Ce n'est pas comme ça que l'on va encourager la création intelligente, mais je m'arrête là, avant de tomber dans le billet politique...

Posté par D_K_ à 16:15 - Commentaires [1] - Rétroliens [0] - Permalien [#]