Une situation de précarité difficile à assumer.
DIFFICILE de se livrer à 40 ans. Le témoignage de Maryse ressemble à un SOS avec comme seul message, l’espoir d’une autre vie.
A l’âge de 22 ans, les médecins diagnostiquent chez Maryse une sclérose en plaques. Malgré la maladie, elle poursuit une activité professionnelle jusqu’en 1991, date à laquelle elle doit se résoudre à quitter son poste de salariée.
Depuis, elle touche une pension d’invalidité complétée par une allocation complémentaire. Une séparation conjugale plonge Maryse dans les abysses de la précarité.
Aujourd’hui, elle s’excuserait presque de disposer d’une vieille voiture et du téléphone. Une fois ses charges mensuelles payées, il ne lui reste que 470 € pour tenir tout le mois. Cette situation l’oblige à éviter toutes les mauvaises surprises.
A sa situation financière précaire s’ajoutent les affres de la maladie qui plongent Maryse dans la dépression. Une panne de voiture, un imprévu et c’est la catastrophe. Des factures qui s’accumulent, des dettes difficiles à honorer, Maryse tombe vite dans l’engrenage du surendettement.
Les associations caritatives sont son seul recours mais là s’ajoute la honte de n’avoir pas pu régler les petites dépenses. Même si aujourd’hui les dettes sont épurées, il subsiste chez Maryse un terrible sentiment de culpabilité qui l’empêche de retourner vers cette association.
« Derrière ce cas particulier, se cachent de nombreuses situations similaires. Pour ma part, je suis un révélateur et m’efforce de mettre en contact ces personnes avec les bons interlocuteurs », précise Éliane
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Mise en relation avec les services et assistants sociaux, soutien quasi permanent, Éliane et la Nafsep constituent un relais vital pour Maryse. « L’une des conséquences de la maladie est le dénuement moral dans lequel se retrouvent ces personnes. Elles sont quelquefois incapables d’agir. Il faut absolument les accompagner », poursuit Éliane.
Avec seulement 15 euros par jour pour vivre à deux, Maryse se dit désabusée mais reprend espoir grâce à Éliane. Pour l’heure, elle attend l’ouverture des Restos du cœur pour s’alimenter correctement car aujourd’hui elle est contrainte de se ravitailler en allant se servir, chaque mercredi après-midi, dans les poubelles d’un supermarché proche de chez elle.
En souhaitant témoigner, Maryse s’inscrit dans une démarche globale. « Je ne suis pas seule dans ce cas. Il faut que chacun en prenne conscience. A travers moi, ce sont des centaines d’autres personnes qui galèrent. »
Maryse aimerait être réconfortée et accepterait volontiers des petits mots d’encouragement (à adresser à Maryse Cossardeaux, 13 place de la République 08110 Carignan).
source Meuse-Ardennes-"L'ardennais"