Pensées Panthère

Souvenez-vous. Je parlais d’elle ici (/juste-comme-ca/panthere-noire.html)et là (/humeur/au-revoir-ma-panthere.html). Ma panthère noire. Chère à mon cœur. Chère à ma vie. Mon amie. Beauté des ténèbres, lumière au-dedans. Sous ses cicatrices, douce chaleur. Je ne sais comment la décrire sans l’abîmer un peu. Peur de ternir son éclat. Au-delà du réel, cette féline est essentielle. Et la voilà dans la ville-jungle. Jugulée. Juchée tout du haut de ses vérités. Elle qui foulait jadis lianes fertiles et alizés volages. Elle se perd. Béton armé. Jusqu’aux dents. Ferraille enchaine son corps. Te voici à terre. Bête accident. Quelques marches et ta colonne a cessé de bouger. Ne t’en fais pas, cette blessure-là se refermera. Courage. N’ai crainte, Diamant brut, il est des souffrances vaines. Tu retrouveras les vagues et les chansons d’antan lontan. Affronte les visages sourds à tes cris. Mwen pa pè yo ! Monstres aux blouses blanches te laisseront fleurir à nouveau. Déjà les forces te reviennent. Pas si facile de vivre loin des tiens. Des amis des parents du soleil. Tout abandonner pour connaitre autre chose. Un ailleurs qui se teinte de couleurs au gré de tes envies. Toi la peintre de lumières. Toi la poétesse des vieilles dames. Toi la généreuse qui donne. Tout. Coup de pinceau coup de sourire. Tes yeux étincellent. Ton pari est réussi : libre comme l’air. Comme Rubens Matisse ou Van Gogh. Artiste des cœurs. Reviens-nous vite ! Besoin de tes éclats. Plonge dans un train et d’un trait, trace ta route. Nous t’attendons. Fusain de toi, nos ébauches de pensées sont sanguines. Tableau inachevé sans tes yeux rieurs. Une semaine un mois une année sont des attentes bien trop longues. Ou ka manké mwen.