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Publié le 13 septembre 2008 par Yannbourven
Quel rythme, le rêve est pratique, il te permet de décoller, sale terrien, salope de poète, ne pleure pas, tu n'es pas enfermé, tu te trompes, parce que je t'ai vu faire la guerre la nuit dernière, nous t'observons lorsque tu voyages, cette nuit tu te battais en plein jour, esseulé dans cette campagne tel un rapace diurne, tu menaçais le soleil, puis tu attaquais les tristes gens, les collabos du système, tu pillais et brûlais leurs maisons, décapitais la tête des vieillards, tu jetais les bébés dans des ruisseaux innocents, arrachais les dents des mâles fougueux, tu fouettais les fesses des filles un peu trop bien nées, émasculais leurs pères fatigués, éventrais les femmes enceintes, tu te torchais avec les foetus, des milices te poursuivaient, ces hommes à l'échine tordue te tiraient dessus, planqué dans un chêne dans une espèce de moignon velu, tu leur lançais des cocktails molotov, ils explosaient en t'insultant, ha ! tu nies ? salope de poète ! j'aimerais tellement te faire mal, mais je ne peux pas, on me l'interdit, tu te faufilais sous des toiles d'araignée, en braillant des comptines du diable consolateur, petit vaurien, je ne te juge point, je décris ! salope de poète ! brasse tes songes dégueulasses, je fouinerai dans tes tripes, j'y trouverai bien quelque chose, guerrier ! fumier ! respire un peu, bois cette liqueur, je t'aime mon pote, salope de poète ! guerrier !! puis tu as signé l'armistice sur un autel athée, tu sabrais le champagne, et tu riais, oui, le rêve est pratique, il te permet de décoller ! tais-toi ! ne hurle pas sur moi ! je n'existe plus pour aujourd'hui... Bonne nuit mon frère.