Les gestes ancestraux avec le caddye

Elle a horreur de ça. Faire les courses. Quelle chienlit ! dit-elle souvent sans le dire, luttant pied à pied pour ne pas avoir à les faire, oubliant consciencieusement d'en faire si d'aventure il ven ait à manquer de quelque chose dans la grotte, veillant comme le lait sur le feu à ne pas entrer dans l'étrange sarabande des caddies et les nuées de néons.
L'homme retrouve pour le coup les gestes ancestraux. Il part à la chasse pour rapporter le manger. Des millions d'années plus tard, ça continue. Elle veille sur le feu et la progéniture pendant qu'il file dans la forêt avec sa tunique de chasseur silencieux. Il arrive, les bons jours, qu'il dépose sur le pas de l'abri un mamouth. Ou alors il cueille des baies sauvages en passant. Il a poussé quelques cris guturaux pour effrayer les hyènes et les hiboux qui rôdaient par là. Suivi les traces de l'ours et hameçonné quelques truites, essuyant quelques glapissements de loups planqués derrière les cimes alors que la lune faisait son entrée dans le ciel.