Quand j’étais enfant, j’écoutais Marie Laforêt me conter la lune qui tournait autour du soleil, Mike Brant qui m’aimait comme ça, Brel qui chantait Orly, Pascal Danel qui évoquait les neiges du Kilimanjaro, Gainsbourg qui allait entre les reins de son épouse du moment. Rassurez-vous, rien de grave, j’aimais aussi les Schtroumpf et Chantal Goya. Même Dorothée des fois. Et les Quatre saisons. Mais Marie Laforêt, c’était ma grande passion. Je pouvais vous débiter tout son répertoire par cœur. Je m’endormais en l’écoutant, je me réveillais en l’écoutant. Sur mon tourne-disques. Oui, à l’époque, on avait des tourne-disques. Non je ne suis pas vieille, je suis juste grande, bande de malotrus malpolis.
Vers vingt ans je me suis considérablement améliorée, j’ai zappé sur Julien Clerc, Angelo Branduardi et Fugain. Rassurez-vous, j’aimais aussi Madonna et Bruel. Et Rondo Veneziano. Et toute la musique des années 80. Enfin je calcule mal, très mal. Parce que non, j’avais pas vingt ans en 1980, ça va pas la tête non ! Bande de malpolis malotrus. Je suis juste approximative.
Et là. Là. 2007. J’ignore pourquoi, mais je dégringole tout doucement de mon piédestal de musique française ringarde (dans le bon sens du terme, hé ho !).
J’y vais mollo. J’ai commencé par tester Calogero, Obispo, Lara Fabian. Des valeurs sûres. Puis, je suis passée à Nadyia. Française, mais plus musique djeune. Puis y’a Christophe bien sûr. Ce cher Christophe Willem. Sans oublier Chimène Badi. Elodie Frégé. Et Debussy avec son Clair de lune.
Ensuite, j’ai tenté la prise de risque : Anaïs (juste pour tenter, passqu’on a le même prénom), et d’autres modernes dont j’ai bien sûr oublié le nom. Des femmes. Un peu rigolotes. Enfin vous voyez… Celle qui veut un mec, par exemple (cette fichue mémoire).
Et j’ai même sur mon lecteur MP3 les morceaux de Nelly Furtado. J’vous jure. En anglais. Et du chanteur anglais déjanté qui faisait partie d’un boys band, qu’est même sorti avec une Spice Girls, la blonde. Comment ki s’appelle ? (cette fichue mémoire). Et Anastasia aussi. Et Clair de Lune de Debussy, toujours. Ben oui quoi, on peut aimer Anastasia, Debussy et Marie Laforêt. Oui. J’en suis la preuve vivante. Na !
Et un dessin de Cyberbv, un. Découvrez-la, redécouvrez-la ici.