Magazine Journal intime

A vous. A toi.

Publié le 06 septembre 2007 par Anaïs Valente
A vous qui étiez ce mercredi à la séance de 20h.  Acinapolis.  « Le goût de la vie ».  Catherine Zeta Jones.  Un acteur inconnu blond ténébreux (ça change).
A vous qui étiez seul.  Tout seul.
A la quatrième rangée en partant du haut.  J’étais à la troisième, derrière vous.
A vous qui sembliez craquant.  Qui étiez craquant.
A vous qui avez fait le choix de venir voir un film romantique (ce qui m’a toute émotionnée : un homme, un vrai, qui vient seul au ciné, voir un film d’amour, aaaargh, c’est l’homdemavie, pour sûr).
A vous qui avez pesté, comme moi, lorsque l’Acina nous a infligé un entracte.  C’est pas parce que ça parle de cuisine qu’ils doivent se croire dans Ratatouille bon dieu, on n’est plus des mômes, pas besoin d’entracte pour aller faire pipi.
A vous qui vous êtes retourné deux fois sur moi durant cet entracte.
A vous qui avez ressenti cette douleur de la perte d’un être cher, cette difficulté d’adaptation à la nouveauté, cette peur d’aimer, cette envie, pourtant d’aimer.  Vous qui peut-être êtes pareil.   
A vous qui avez ri aux éclats, comme moi, lorsque Kate et Zoé, fâchées, ont claqué ensemble les porte de leurs chambres.
A vous qui avez été touché lorsque Zoé a prêté son doudou kangourou à Kate, pour la consoler.
A vous qui avez, j’en suis convaincue, été autant que moi émue par cette scène, tendre mais laissant tellement présager la scène torride qui allait suivre.  Moi j’avais des papillons dans le ventre.  Vous n’arrêtiez pas de bouger, faisant sans cesse grincer votre siège.  C’est un signe.
A vous…  Et si on se disait tu ?  A toi ?
A toi…
A toi qui, durant l’intégralité de la séance, a laissé ton GSM allumé, m’éblouissant au passage durant plus d’une heure et trente minutes.  
A toi qui a pianoté sans cesse sur cet appareil diabolique, même pendant les scènes les plus touchantes ou les plus drôles.
A toi qui gesticulais toutes les quinze secondes, faisant par la même occasion gesticuler ce GSM lumineux.
A toi dont la seule excuse aurait été une préparation dudit GSM, que tu aurais rempli de petits messages, que tu aurais glissé subrepticement dans mon sac, que j’aurais découvert en rentrant, que j’aurais inspecté, lisant tes messages, que tu aurais ensuite fait sonner pour faire enfin ma connaissance.  Mais je m’égare, je m’invente trop de scénarios contedeféestesques, je ne le sais que trop.
Alors.
Je me dois de te le dire : tu n’es qu’un enfoiré chronique doublé d’un… d’un… et bien d’un enfoiré chronique.  Na.
Et si par le plus grand des hasards tu lis ce blog, tu te reconnaîtras.  Je le sens.  Je le sais.  Mais si, toi l’enfoiré chronique de la quatrième rangée en partant du fond séance 20h goût de la vie Acina 5 septembre, GSM allumé, oui c’est bien toi.
Ecoute.  Je te laisse une dernière chance.  
Contacte-moi.
Je te laisse une dernière chance de te rattraper.  Tu la saisis ?
Si non, et bien… je m’en moque, espèce de … d’enfoiré chronique !goût vie

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