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Le facteur lubrique sonne toujours 3 fois

Publié le 25 septembre 2008 par Cochondingue
Le facteur lubrique sonne toujours 3 foisBientôt je me bouclerai chez moi, je n'ouvrirai la porte qu'avec la plus grande vigilance, armée d'un pic à glace, d'une casserole ou d'un tournevis. Je serai revêtue de mon scaphandre de combat et de ma ceinture de chasteté. Et ainsi parée, des clous très pointus dans les poches, je serai prête à ouvrir au facteur.

Mon facteur arrive toujours très tôt le matin. Il sonne une fois. Je ne réponds pas. Il est tout juste 8h24, c'est pas une heure pour débarquer chez les honnêtes gens ! Je dors. Un point c'est tout.

Il sonne à nouveau. Son insistance m'agace. Crève, charogne, je ne céderai pas !
Alors il sonne une troisième fois, visiblement irrité. Une sonnerie beaucoup plus longue, qui n'en finit pas, qui me casse les tympans et me fout en l'air mon rêve érotique du matin.
Je me lève dans un saut.
- QU'EST-CE QUE C'EST ?
- Un colis à vous remettre !

Ils sont deux aujourd'hui, hilares comme d'habitude. Deux pour porter un colis de 200g, il fallait au moins ça ! La prochaine fois ils seront 50 et prendront des photos comme au zoo.

- Excusez-nous de vous réveiller, dit le premier tout hypocritement.

Tu parles, c'est leur grand jeu de me réveiller. Je dois avoir un je-ne-sais-quoi d'irrésistible au réveil. Peut-être mes cheveux en bataille ou mon haleine fétide. Ou bien mes tétons qui pointent à travers mon T-shirt. Ben voilà, j'ai pas eu le temps de m'habiller et ces obsédés en profitent... Ces saligauds pervers vicelards lubriques dépravés et tordus qui viennent harceler une pauvre jeune fille à peine sortie de l'adolescence ! Et pourquoi moi d'abord ? Y'a plein de mémés sans défense que vous pourriez traumatiser à ma place !

- Tenez, c'est pour M. Bellefort, votre voisin du 2ème.
- Ah en plus, le colis n'est même pas pour moi !

Non mais bientôt je vais devenir une annexe de la Poste s'ils continuent à déposer tous les colis du voisinnage dans ma cuisine. Dites, ça ne vous dérange pas que je fasse votre boulot, non ? Et je fais aussi signer les reçus tant qu'on y est ?

Les facteurs repartent le sourire aux lèvres, j'ai égayé leur journée. Grâce à moi ils ne sont plus de petits employés de la Poste, ils sont parvenus au grade de despotes. Par une simple pression de l'index sur la sonnette, ils sont devenus mes bourreaux personnels. Et moi, pauvre loque, je n'ai plus qu'à retourner tristement me coucher...


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