Magazine Journal intime

Y'a plus de saisons pour les oies

Publié le 25 septembre 2008 par Anaïs Valente

L'autre jour, il a fait super beau (si, si, je vous le certifie, y'a eu un jour de beau temps récemment, incredible but true).  Alors, avec Mostek, on a décidé d'aller se balader après le boulot.  Histoire de profiter enfin d'une soirée d'été pour aller arpenter la Meuse et ses abords, affronter les oies et admirer les namourettes.

Pour tout vous dire, c'est Mostek qui m'a proposé cette petite balade, juste avant d'émettre un « argh, j'ai en vie d'une fricadelle ».

Oups, c'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde.

Alors, vers 18h, nous sommes parties, munies de nos pots de sauces (radines, vous avez dit radines ? - ben oui mais les sauces à 50 cents, c'est cher), acheter frites et fricadelles bien grasses, afin les dévorer en bord de Meuse et d'éliminer ensuite les calories durant une petite balade sympa.

18h15, nous quittons la friterie et ses effluves d'alcool (c'est pas dangereux les haleines d'alcool mélangées à l'huile chaude, des fois ?) et regagnons le port de plaisance en vitesse, pour garder les frites chaudes.  Sur place, un troupeau d'oies nous regardent d'un air mi-curieux mi-agressif.  J'aime pas les oies.  Et Mostek non plus.  Mais deux messieurs sont déjà installés à une autre table, et je décide d'avoir confiance : ils nous sauveront en cas d'attaque hitchcockienne.  J'avance donc courageusement vers la seconde table et, miraculeusement, les oies s'écartent, nous offrant un chemin, telle la mer devant Moïse.

Installation.  Sauces.  Déballage.  Dégustation.  Un pur bonheur, of course.  Rien que de l'écrire j'en ai l'eau à la bouche.  Que du bonheur...

Bonheur un tantinet troublé par les oies, toujours elles, qui, après avoir mendié longuement auprès des deux messieurs, avec succès (à noter pour l'avenir : ne jamais nourrir les oies), elles décident de s'approcher de nous, sans doute pour un dessert.  J'hésite à grimper sur le banc pour m'éloigner de ces énormes volatiles, mais la présence d'autres personnes m'empêche d'adopter cette stature ridiculisante au possible.  Une téméraire oie couleur « sauvage » s'approche de plus en plus.  Je ne vois plus que sa tête, posée sur un très long cou, qui me scrute, à l'autre bout de la tête.  Une tête qui bouge étrangement, donnant à l'animal un air un tantinet ridicule.  Dieu comme c'est à mourir de rire, un cou d'oie, une tête qui se dandine, un bec qui s'entrouvre, des yeux qui brillent.  Elle tend le cou au maximum, en poussant de petits cris.  Sorry, mais je ne comprends pas le langage d'oie.  Et j'ai de plus en plus la trouille.  C'est clair et net, je déteste ces gros oiseaux au tour de cul semblable au mien.

Tentant d'oublier cette attaque en bonne et due forme, nous nous concentrons alors sur nos frites molles et notre fricadelle tiède.  Soudain, une goutte.  Puis une autre.  Puis des tas d'autres.  Décidément, c'est la totale.  D'énormes nuages se sont en effet rassemblés juste au-dessus de nos têtes.  Nous voilà donc, sans parapluie, sans manteau, entourées d'un tas d'oies agressives, en train de manger nos frites et notre fric... enfin vous connaissez le topo.

Et pourtant, c'est sympa comme tout, ce dernier petit moment estival.  Hyper sympa.  Malgré la pluie.  Malgré les oies.  Malgré les messieurs qui ne font rien pour nous sauver, en non-valeureux guerriers qu'ils sont.

Une fois la dernière frite engloutie, nous prenons enfin notre courage à deux mains, affrontons les vilaines bébêtes, avec succès, et quittons les lieux, l'estomac plein, afin d'aller, non plus nous balader, mais zieuter une chtite série télé.

Chouette moment, ponctué de fous rires et de petits cris d'angoisse.

C'est cependant clair et net, comme clarinette : les choses qui volent, en métal ou en chair et plumes, c'est vraiment pas mon truc.

Une chtite photo d'oies namuroises, made by Bia-Bouquet.

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