Ophélie, le dentifrice et l’Espoir

Publié le 25 septembre 2008 par Fbaillot

J’ai voté cet après-midi à la communauté urbaine le projet du Grand Stade de la Borne de l’Espoir.

Le principe de ce grand équipement était acquis depuis mars dernier. Il s’agissait aujourd’hui d’entériner la mouture financière et le montant de la redevance dont la communauté devra s’acquitter pendant trente et un ans. Comme le dit René Vandierendonck, “l’heure n’était pas à remettre le dentifrice dans le tube.

Une commission composée pour moitié d’élus ayant voté en faveur du projet et d’élus opposés ou s’étant abstenus a travaillé pendant l’été pour étudier avec les autres partenaires le “tour de table” financier.

Le coût de conception et de construction du stade s’élève à 320 millions d’euros, répartis entre Eiffage, le constructeur qui exploitera l’équipement (comme Bouygues au Stade de France), le Losc et la communauté urbaine.
Cet équipement sera payé à la livraison par le biais d’une redevance annuelle versée au partenaire privé pendant 31 ans de 21,2 M€ pour la conception, la construction, l’entretien, la maintenance, le renouvellement et la gestion du site.

La part de la communauté urbaine, initialement fixée à 14,2 millions d’euros par an pendant 31 ans est aujourd’hui comprise entre 9,5 millions et 10 millions d’euros, en fonction des résultats du Losc (les revenus du club dépendant de ses résultats). Les participations attendues de la Région Nord Pas-de-Calais et de l’Etat par l’intermédiaire du Fonds national de développement du sport viendront encore alléger cette participation. L’Etat et le conseil général du Nord se sont par ailleurs engagés à supporter une bonne partie des équipements routiers de desserte.

Oui, je sais, ces chiffres donnent facilement le vertige. Mais j’ai voté sans état d’âme, parce qu’il s’agit d’un équipement “structurant” dont la vocation dépasse largement les seuls intérêts des amateurs de football. Pierre de Saintignon explique : “Ce sera la seule salle de spectacle française couverte de 50 000 places“, grâce à son gazon et son toit rétractables.

Sur 169 votants, le oui l’emporte par 113 voix, les 10 conseillers “verts” votant contre, 45 s’abstenant, dont le groupe de Gérard Caudron, celui de Rudy Elegeest et le groupe MCU de Marc-Philippe Daubresse.

Au même titre que le métro, Euralille ou Lille 2004, le passé récent nous a montré qu’il fallait être audacieux et prendre des risques raisonnables pour que l’avenir nous sourie. S’il est à la hauteur des espérances de ses initiateurs, le Grand Stade sera un accélérateur de communication et un véritable poumon économique pour toute la région.

C’est ce qu’on appelle “faire de la politique”.

En rentrant à Templemars, et de passage sur les terrains du club de football de Templemars-Vendeville, Jules-Jean était tout fier de m’annoncer que Ophélie, l’une de ses protégées, était sélectionnée en équipe de France féminine pour jouer contre le Canada.