Elle regarda le miroir catastrophée ; elle n’en était pas arrivée à ce point-là, ce n’était pas possible ! En se regardant à nouveau, elle vit deux plis amers au coin de la bouche, une ride profonde qui lui barrait le front - comme une blessure mal refermée - et une peau presque luisante, aux pores dilatés. Sans parler de ses joues qui devenaient flasques. Lorsqu’elle les pinça, elle s’aperçut que la peau reprenait difficilement sa forme initiale et voulait garder le pli à tout prix…
Elle eut un geste d’humeur, décrocha le miroir, le prit sous le bras et le descendit à la cave. Elle le déposa dans la grande malle en fer, sous une couverture, fit claquer le couvercle et ferma la porte de la cave à double tour.
Elle ne le remonterait plus jamais. Voilà ce qui arrivait aux miroirs qui réfléchissaient trop !