Note de la TGB (la très grande bibliothèque)

Publié le 27 septembre 2008 par Lili

J'étais à Berlin en très mauvaise compagnie, Hitler en personne! En revanche, je découvrais également la part de l'autre, en côtoyant Adolf, l'autre, celui qui dans l'imagination de E. Schmitt [1] avait réussi le concours des beaux arts. La vie parallèle de ces deux personnages issus d'une personne identique, me donnait le vertige, découvrant l'horreur, la passion du pouvoir. Cette ténacité et cette volonté, poursuivant un but ultime sans aucun questionnement sur lui-même, était effrayant. La part de l'autre issue d'une autre expérience, d'un détail, d'un choix, d'un évènement conditionnant tout le tracé d'une vie… cela mérite réflexion… Déstabilisant. Les questions sur ma vie m'assaillent comme des jets de pierre lancés à toute volée…

-   Madame s'il vous plait?

Je lève la tête. Une femme d'une quarantaine d'années, les cheveux grisonnant rassemblés en une queue de cheval qui courrait sur ses épaules me regardait de ses grands yeux verts.

-   Oui?

-   Je vois que vous lisez La part de l'autre, vous pouvez me dire, ce que vous en pensez?

Une première fois!

Oui! La première fois qu'un co-voyageur me demande ce que je pense d'un livre. C'était inouï! Enfin! Je trouvais cela génial. J'avais tellement de choses à en dire…

-   Et bien…En fait… c'est un livre… heu, étonnant…

Je me suis sentie un peu idiote, à bafouiller de surprise. La stupéfaction m'avait cloué la langue.

-   Enfin, je veux dire… déstabilisant même…mais très intéressant…Et vous-même?

-   Fascinant, oui…

Nous avons échangé quelques mots, quelques impressions en un temps record, la station à laquelle je descendais se présenta si rapidement.

Je ne connais ni son nom, ni son histoire, je ne connais rien de sa vie, je ne connais rien d'elle et pourtant un échange s'est produit, un échange humain, décoloré de tous les vernis sociaux…



[1] La part de l’autre E. E. Schmitt