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Bonjour ici bonjour ailleurs
Publié le 26 septembre 2008 par Nathalie Seguenot
Il est des « bonjour » si différents. Parfois distants. Parfois aimants. Choc des cultures ?
Sur cette terre brûlée, balayée par les alizés et sans goutte d’eau aucune, les gens sourient. De l’extérieur. De l’intérieur. Peuple des îles à la peau parchemin. Aux mains noircies des vilenies du passé. Dans la ville-rue, dans les champs-canne ou dans les maison-campagne, ils disent bonjour !
Ils ne te connaissent pas mais te saluent. Toi, l’inconnu à la peau blanche ou sombre. Bonjour ! Comme une invitation, un sourire, un bienvenue. C’est comme ça. Ancré en eux. Le long des chemins ils s’interpellent et t’appellent. Derrière les pare-brise, ils tendent main et saluent. Encore. Sans relâche ils « bonjour » ! C’est très agréable et déroutant aussi, au début. Puis bien vite à s’y fait et on « bonjour » tout le monde. Connu ou pas. La réponse est là, naturelle.
De retour en France. Pays sage et vert. Tendre et tempéré, c’est une autre affaire. Habitués à la politesse non variable, on a continué à « bonjour » et sourire à tout le monde. Sans réponse. Avec animosité, agressivité, pitié presque. Pas envie. De lourds regards posés sur nous. L’incompréhension à lire dans leurs yeux étonnés. Jugés.
Que croyez-vous qu’il soit arrivé ? Nos sourires se sont éteints. Face à l’individualité, nous lèvres se sont fermées. C’est triste. Une envie d’Antilles, vite ! Retrouver ces chauds sourires. Ces « bonjour » de jour comme de nuit. Ces gens simples et pourtant plus polis que nous, métropolitains !