Paul entrera en ville quand les ombres auront atteint leur pleine dignité, il croisera certaines maisons aux épaules nues, passera les ruelles qui crucifient sa géographie, traversera la blessure des places, marchera entre les fougères sauvages qui naissent au bon vouloir des allées. Son âme sera comme du mâchefer, insensible aux séductions, dans le branle-bas des devantures offertes, et il usera avec sagesse des saisons, dosant leurs effets, attentif au métabolisme fin des nuages. Mollement il longera la berge entre conscience et sommeil, alerté depuis longtemps de ne céder ni aux voiles du rêve, ni à l’ironie mécanique du réel.