J'ai d'abord été accueillie par ma cousine qui cache un petit être depuis bientôt 4 mois dans son ventre. Un moment familial, un moment apaisant où vous ressentez toute la force sereine que peuvent dégager les femmes enceintes. L'écho de nos propres ventres vides nous renvoie définitivement à cette humanité à laquelle il faudra penser à jour, nous, gardiennes de l'avenir de la race humaine....
Et puis mes amies, mes copines, mes chéries, je ne sais plus comment on appelle des filles que l'on connait depuis dix ans, avec qui on s'est construite, qui ont connu les premiers amours, les premiers chagrins, avec qui on a fumé la première cigarette et bu les premiers verres au bar. Des filles avec qui on a depuis longtemps dépassé les mesquineries, les jalousies, les reproches et les ressentiments. Parce qu'après dix ans et des kilomètres de séparation, seules les meilleurs sont restées. Nous ne sommes plus que 4 de cette époque mais ces trois-là sont et seront des piliers pour porter ma vie.
Je manque de mots pour décrire le regard de Marion lorsqu'elle nous a vu, l'incrédulité qui fait place au plaisir, qui fait place à l'émotion, qui se mélange à l'étonnement. Ce n'est que nous, c'est encore nous, ce sera toujours nous. La journée, la soirée et la journée du lendemain sont passées comme un rêve, comme si le temps avait suspendu son cours le temps d'un retour en enfance, le temps d'un retour à l'adolescence. Quand le moment du départ est arrivé, j'ai eu ce sentiment que j'ai souvent ressenti, à savoir que je m'étais trompée en partant, en faisant ces études aussi loin d'elles et que ma vie, mon coeur et mon âme étaient avec elles, avec celles qui jamais ne jugent et jamais ne trichent.
La conclusion de tout ceci est que j'ai énormément de chance d'avoir ce genre de personnes dans ma vie et que les petites choses déplaisantes du quotidien ne méritent pas qu'on s'y attache car seules les grandes comptent....