Relooking extrême pour Ségolène Royal

Publié le 29 septembre 2008 par Trinity

Samedi soir au Zénith de Paris, Ségolène Royal est apparue radieuse, libérée. Et qu'est-ce qu'elle a dit? En gros la même chose : «Je suis radieuse, libérée». Tout un programme.



«Cette femme a indéniablement un certain courage. Après, son camp, c'est son camp!» Le compliment, bourru, est signé Bernie Bonvoisin. Il s'adresse à Ségolène Royal. Si le chanteur de Trust, -bonnet et Ray-Ban inamovibles-, s'est déplacé hier soir au Zénith, « c'est pas pour le PS, ni pour Ségolène, c'est pour la Fraternité ». Comme tous les autres artistes, d'ailleurs. Hervé Villard est même allé rappeler en coulisses qu'il avait déjà chanté pour Jacques Chirac… « Je ne cherche pas à instrumentaliser les artistes », avait souligné Ségolène Royal il y a quelques jours. La distance revendiquée par certains arrange donc tout le monde. A commencer par les lieutenants de l'ex-candidate, qui le répètent : « non, le rassemblement pour la fraternité n'est pas une démonstration de force à quelques semaine du congrès de Reims. Non, il ne s'agit pas d'un Charléty bis ». Foi de Vincent Peillon et de David Assouline.

Etre une femme libérée… c'est facile
Et pourtant ! Après que le mythique « An-ti-so-cial ! » de Trust (il fallait bien ça pour réveiller les 4000 militants assoupis dans la pénombre, sans doute plus à l'aise avec Cali ou Benjamin Biolay), Ségolène Royal a prouvé une nouvelle fois qu'elle était la seule, au PS, a pouvoir électriser une telle foule. Radieuse dans une longue tunique bleue portée sur un jean, les cheveux ondulés, elle a assuré le show, sans musique, pendant plus de 20 minutes. Debout devant son public, elle a arpenté la scène comme une télévangéliste en mêlant tous les registres : la confidence, l'humour, les propos offensifs et les tonalités mystiques qui ont fait son succès. Dans la salle, des militants de Désir d'Avenir, eux, ont recyclé les banderoles de la campagne et on y vont carrément : les « Ségolène, on t'aime ! », enchainés par des « on va gagner, on va gagner ! » fusent de partout.
Hier soir, l'ex-candidate à la présidentielle, qu'on disait marginalisée, a prouvé qu'elle n'était pas sortie du jeu. Et ce bien que certains lui prédisent un congrès difficile. Elle s'en moque et voit déjà plus loin : « J'ai appris qu'il faut savoir perdre sans amertume pour pouvoir un jour gagner sans triomphalisme », lance-t-elle, déclenchant une vague d'hystérie collective dans le public. Devant les siens, elle ironise : « On me dit : « il faut relativiser les épreuves, Ségolène, c'est de la politique, c'est normal les coups ! » Relativisons donc, depuis trois ans, il y a eu la « riante » primaire, la « courtoise » présidentielle, les « gentils » coups bas, les « tendres »attaques, les « doux » cambriolages, les « amicales » pressions et les «charmantes» épreuves personnelles»
Libérée de ses raideurs, du carcan qui souvent l'enserrait, Ségolène Royal a trouvé une liberté d'allure qui lui faisait jusqu'alors défaut. Dominique Besnehart, son ami agent de stars, n'y est sans doute pas pour rien et, dans un coin de la salle, salue la performance…


Dimanche 28 Septembre 2008 - 11:58

Stéphanie Marteau
Marianne.fr