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Bégaiements de l’histoire ?

Publié le 30 septembre 2008 par Fbaillot

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J’ai toujours tendance à considérer que le pire scénario n’est pas forcément le plus vraisemblable, mais là je commence à trouver qu’un certain nombre de vérités qu’on m’a instillé, y compris en cours d’économie à une lointaine époque où j’étais lycéen en ont pris pour leur grade.

L’épisode de la crise de 29 et ses cortèges des créanciers ruinés venant chercher leur maigre pécule avec des brouettes à la porte des banques ne pouvait pas se reproduire, parce que des dispositifs ad hoc avaient été mis en place. Et en France nos financiers étaient beaucoup plus raisonnables que leurs confrères anglo-saxons, ils géraient leur (notre) patrimoine en bons pères de famille. La saga de Jérôme Kerviel nous avait mis la puce à l’oreille, et l’empressement des autorités bancaires et gouvernementales à nous persuader qu’il ne s’agissait que d’une brebis égarée ne nous avait pas rassuré.

On a un peu l’impression ces jours-ci de revivre les jours qui avaient suivi l’explosion de Tchernobyl et les talents de “scientifiques” à nous faire imaginer que les nuages avaient été arrêtés à nos frontières par de zélés gabelous.

Je crois qu’il faut se faire à l’idée que les sorciers du Cac 40, des crédits hypothécaires, des options d’options, des “subprimes” nous ont embarqué dans une sale affaire. Nous avons tous les pieds dans une fange bien peu odorante. Tant que Nick Leeson s’amusait avec l’argent de la Bank of Indonesia, nous étions à la limite un peu envieux de cette gigantesque partie de Monopoly.

Aujourd’hui, nous comprenons que les traders, à force de jouer avec du vent, ont fait s’envoler la confiance que nous pouvions avoir envers notre banquier. Qui est absolument sûr que dans quelques jours, les avions ne seront pas immobilisés au sol, les camions sur les parkings, les trains et les cargos à quai ?

Alors, faisons preuve d’optimisme, et imaginons que nous parviendrons à passer entre les gouttes. Qui pourra encore clamer qu’on peut se laisser conduire par les marchés, que la solution à tous nos maux passe par moins d’Etat, que notre confort réclame qu’il y ait des très riches qui s’enrichissent à qui-mieux-mieux pour donner du travail aux très humbles ?

Nous sommes en crise, parce que le libéralisme est fait comme çà, il gonfle comme un nuage d’orage, et tout à coup il éclate. Mieux vaut à ce moment faire le gros dos.

Il y a pourtant fort à parier que les plus atteints seront les plus faibles d’entre nous. Quelles famines dramatiques dans les pays du Sud les événements de Wall Street nous préparent-ils ? Combien de chômeurs peu qualifiés vont-ils se retrouver sur la place de grève ?

L’histoire est déjà écrite, depuis 1929…


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