Magazine Brico

"Habiter l'infrastructure" ou le renouveau des ponts habités : une étude de l'architecte Marc Mimram

Publié le 02 octobre 2008 par Marc Chartier

En marge d'une conférence sur le béton organisée par l'Université de Columbia à New York, Marc Mimram a présenté une étude consacrée aux ponts habités, réalisée en partenariat avec Lafarge. Ce Groupe, dont les matériaux sont présents au cœur des villes, souhaite en effet s'associer à une réflexion sur l'aménagement de la ville et agir comme un acteur clé de la construction durable, ayant la capacité d'aller au-delà de ses produits pour proposer de nouvelles solutions constructives, à l'empreinte écologique réduite et au rôle social élargi.
Shanghai, Sao Paulo, Dubaï... dans un univers urbain de plus en plus dense, la question des flux et de l'organisation de la mobilité invite l'architecte à repenser la ville et à donner du sens à chaque élément qui vient la façonner. Si l'infrastructure est le plus souvent vécue comme un mal nécessaire, elle conditionne pourtant largement la question urbaine et préfigure l'aménagement de la cité.
Marc Mimram propose donc de reconsidérer le rôle du pont en proposant d'"habiter l'infrastructure", de la penser comme un bien collectif, un "lieu commun"de socialisation et de partage, au cœur de la ville. Devenue territoire, l'infrastructure permettrait ainsi de créer une rencontre entre les acteurs de chacune des rives. Devenu porteur de sens, le pont permettrait une appropriation de la part des communautés vivant de part et d'autre, suggérant une image apaisée de la dimension métropolitaine. « Il nous faut regarder le pont comme on regarde la tour, sous la forme d'une structure habitable dont l'horizontalité se substitue à la verticalité », propose Marc Mimram. « Après la ville dressée découverte à Manhattan par Louis-Ferdinand Céline dans Voyage au bout de la nuit,dépeinte comme ‘debout, absolument droite et raide à faire peur', l'idée poursuivie est de recoucher la ville en profitant de l'atout du franchissement ».
Il n'est pas question d'apporter une réponse unique à cette problématique, car le pont est forcément un projet situé, enraciné dans un paysage et une réalité socio-économique locale. Ainsi à La Courneuve, là où plus qu'ailleurs, la banlieue est isolée du centre et séparée de son parc par un tracé autoroutier, il s'agit de tisser un nouveau lien urbain par le biais d'un "pont-paysage"inspiré des deux territoires qu'il relie. A Shanghai, un "pont-toit" offre un nouvel espace public dans une ville emmêlée dans ses infrastructures routières ; à New York, le pont devenu structure d'accueil dépasse sa mono-fonctionnalité de transit pour s'ouvrir sur d'autres enjeux urbains et dépasser la problématique d'espace et de densité ; tandis qu'à Moscou, le pont habité s'inscrit dans l'urbanité, au-dessus même du fleuve qui a vu naître la ville, tel un nouveau Ponte Vecchio.

Disponible partout dans le monde, devenu produit de haute technologie permettant aux architectes d'imaginer une infinité de possibles, matériau local et social par excellence, le béton est incontournable de cette réflexion sur la ville et son aménagement. Les travaux de recherche et les avancées technologiques menés par Lafarge sur le béton permettent à l'architecte de s'affranchir des contraintes techniques pour donner libre cours à sa créativité. Les nouveaux bétons sont au cœur du projet de Marc Mimram : ainsi, les bétons à ultra-hautes performances comme le Ductal® permettent à Marc Mimram de créer d'élégants voiles de béton dans lesquels glisse le paysage.
La video
La conférence avec l’Université Columbia




Retour à La Une de Logo Paperblog