Ce soir : mauvaise soirée…
Y’en a parfois des comme ça, où tout ce qu’on fait est fait de travers…
Ca a commencé au boulot vers 16h45… Je forme une nouvelle collègue arrivée hier. Donc désormais en plus de mes taches, je dois gérer les siennes, avec elle. Autant dire deux fois plus de boulot. Sans compter qu’il faut expliquer les tenants et les aboutissants du boulot, toutes ces choses que la nana censée me former à mon arrivée, a complètement zappé de me dire. J’adore. Mais bref, ça se fait plutôt bien, vue que ma nouvelle collègue est vraiment très sympa…
Tout allait plutôt bien, lorsqu’une des juristes se pointe. Celle-là c’est une que je crains. C’est celle qui est incapable de faire quoi que ce soit toute seule, qui demande une secrétaire pour le moindre petit boulot et évidemment, tout ce qui est à faire pour elle est urgent…
Tellement urgent, même, qu’elle vient vérifier toutes les 10 minutes l’avancée des travaux…
Si bien que maintenant, dès qu’elle passe la porte de mon bureau, je ne le fais pas exprès, mais soit je regarde au ciel, soit je souffle, soit j’ai un regard qui en dit long sur l’envie que j’ai de bosser pour elle…
Je sais, c’est vraiment pas bien, mais je ne sais pas faire autrement, et puis comme je suis du genre expressive, je peux vous dire qu’elle comprend fiça… L’horreur !
Elle était en train de gérer un boulot pour un de mes juristes, absent depuis le début de la semaine pour maladie… Et évidemment c’était urgent, puisque le délai était demain. Je lui explique les tenants et aboutissants du job en question en lui expliquant que si le délai est pour demain, alors c’est trop tard, il fallait s’y prendre un peu avant parce que c’était un peu plus compliqué que ça…
Je vire au rouge parce que si elle gérait ça pour ma juriste, c’est un truc qui devait traîner depuis ce matin sur son bureau, (si ce n’est pas depuis le début de la semaine), comme j’ai senti gros comme une maison qu’elle allait venir genre à 17h35 pour faire justement l’ensemble du boulot, à 17h28, j’étais déjà dans l’ascenseur avec mon barda pour rentrer à la maison !
Pas plutôt rentrée, Lison se met à pleurer, normal, c’est l’effet que je fais à ma fille ces temps-ci, allez savoir, elle me voit, bing, un caprice.
« OUIINNNNNNNNN », alors que la seconde d’avant c’était un ange.
Super, déjà, ça fait super plaisir de rentrer plus tôt, j’ai eu une super idée ce soir…. Finalement j’aurais peut-être dû rester au taff !!!!!
Je suis d’une humeur de chacal, il faut bien le dire. Je me suis pris l’averse de grêle en allant à pieds à la pharmacie de l’angle pour acheter du SMECTA, la crèche m’a envoyé un mail pour me dire que ma fille visiblement était dérangée du bide… Elle fait ses dents, pignouf, normal que ça dérange un tantinet les selles !
Mais bon, une petite cure de riz et de coing ne lui fera pas grand mal…
A la maison, rien de ce que je fais ne marche, je ne supporte pas le moindre décibel qui dépasse le bruit d’une araignée qui se déplace… En gros… Donc entre ma grande qui parle avec une voix de crécelle (je la soupçonne d’avoir hérité de la voix ô combien prise de chou de ma future ex-belle mère, et ça, c’est peu de le dire) et celle de ma petite qui a décidé de chanter aussi bien que la Castafiore, je suis vernie ! Je commence par me mettre en colère, mais hélas, ça commence à faire sacrément cacophonique !… Pour éviter l’arrêt cardiaque, je m’en vais chercher mes boules quiès histoire d’essayer de m’apaiser…
Et c’est là que ma petite décide d’arrêter de manger son riz avec sa cuiller et d’y mettre tous les doigts en même temps et de maculer le parquet, ainsi que la chaise, le rehausseur, la nappe et le set de table de riz collant !… Version pop’art !… Par petites touches… T’as raison, ma puce, la femme de ménage n’est venue qu’hier, hein, tu peux tout pourrir dès aujourd’hui, après tout !…
Ensuite, c’est le papier du fromage qui voulait pas se laisser ouvrir, puis les bouchons des deux compotes, j’ai failli y laisser mon pouce, même… et durant tout ce temps, je n’étais que colère qui essaie de se contenir… Essayez un peu de dire à Taz de se la fermer, c’est pas facile, facile… ou à une cocotte-minute de pas cracher sa pression au bout d’un moment… J’étais comme ça, prête à éclater, ou à hurler, bref, pas joli, joli !!!
Ensuite, pour me détendre, j’ai mis un dessin-animé pour essayer de calmer les filles, non, au lieu de ça, elles avaient décidé de se battre sur le même livre. Et elles ont passé leur temps à crier, à se disputer…
Et à force de fermer les yeux pour tenter de zénifier un peu ma bête enragée, grâce à l’atténuation des bruits, dûe à mes bouchons salvateurs… Je me suis finalement endormie…
Epuisée…
Je les ai ensuite mises au lit. Je me suis excusée auprès de mes deux amours, de crier autant le soir, que j’étais fatiguée mais que ça n’excusait pas tout, que je faisais de mon mieux et que je les aimais très fort…
Je les ai regardées s’installer pour s’endormir, le pouce dans la bouche et le doudou faisant des arabesques de douceur sur leur peau douce…
Et je me suis échappée de leur chambre, non sans m’en vouloir d’en avoir encore une fois si peu profité, parce qu’encore une fois, une journée de boulot, du sport pendant l’heure de table, la ville à traverser deux fois dans la journée et les crises à gérer le soir, c’est décidément un peu trop pour moi, certains jours…
Non, vraiment, maman célibattante, c’est un métier qui n’est pas de tout repos…
Alors si vous voulez vous la couler douce, surtout, surtout, déguerpissez !!!!!!