J'ai décidé de sortir de la ma réserve pour vous parler de quelqu'un qui nous a quitté la semaine dernière. Oui, je sais, je suis à la pointe de l'actualité. D'ailleurs, ce billet est prêt depuis un moment, mais vous savez ce que c'est, la (double) vie...
Donc, Raymond Macherot est mort la semaine dernière. Pour la plupart d'entre vous, je suppose que ce nom n'évoque rien. Peut-être les plus anciens, lecteurs assidus du magazine Spirou, se souviennent de Chlorophylle, d'Anthracite le rat noir, de Torpille la loutre, de Sibylline, de Chaminou et du Khrompyre, ou bien encore du colonel Clifton. Autant de personnages merveilleux nés dans l'esprit ou sous la plume de ce grand monsieur de la bande-dessinée franco-belge.
Pour moi, Macherot, c'est encore un peu plus que cela. Quand j'étais tout môme et que mon père manquait d'inspiration pour la traditionnelle "histoire-avant-de-se-coucher", il me racontait les aventures de Chlorophylle contre les terribles rats noirs. Et un petit peu plus tard, c'est sur les albums de Macherot que j'ai appris à lire (ainsi que sur ceux de Deliège et Willy Vandersteen). C'est en grande partie à lui, enfin, que je dois mes premiers gribouillages.
C'est dire s'il a quand même un tout petit peu compté dans ma vie.
Il y a quelques années, j'ai écrit une pauvre nouvelle pseudo-comico-policière intitulée "Les seize pions". Après la page de titre, j'avais écrit : "A Macherot".
Aujourd'hui, avec le coeur un peu serré, j'écris juste : "Au revoir et merci, Monsieur Macherot."